StepBrothers Games | Terminée

#Game 93 - Yohan

FRERES DE JEUX

Des pommes, des poires et...

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Dimanche 25-11-2 018

Lieu-dit - Le bois joli à Prat-les-Thermes

11 h 30 - Je savais bien que venir chez son père allait être perturbant pour Hugo, mais pas à ce point. Entre la crise d'angoisse quand on a attaqué les lacets nous permettant d'atteindre le sommet du col enneigé. Puis cette simple phrase prononcée par son père, qui a fait écho avec celle de Lisa. Et maintenant, celle de Sébastien qui annonce une nouvelle attaque de cette peste.

Hugo est sur les nerfs, à fleur de peau, mais, là, j'ai peur qu'il pète vraiment un câble. Alors je l'attire à l'extérieur après avoir informé Arnaud qui a approuvé mon initiative.

— Viens, on va marcher un peu, d'accord.

— Hum.

Main dans la main, nous avançons dans les rues de ce joli village, mais Hugo réfléchit trop pour se préoccuper de ce qui l'entoure. Devant nous, la place avec une fontaine attire mon regard. Elle est simple avec une base en pierre hexagonale. Son pilier central est surmonté d'une vasque ronde qui accueille une statue de style grec avec cet homme juste recouvert d'un drap et dont la main repose sur la tête d'un chien assis à ses pieds. L'ensemble est vraiment beau, mais ce qui l'est encore plus, c'est l'eau, qui peine à couler à certains endroits à cause du froid. Les stalactites qui restent accrochées à la vasque brillent sous les rayons du soleil. Elles scintillent et attirent l'œil.

Hugo tout comme moi apprécie cet édifice se trouvant devant l'église du village. Je lui tends son appareil photo et je suis sûr que ça va le calmer.

— Tu as pensé à le prendre ?

Hugo s'en étonne et me gratifie d'un geste tendre en caressant ma cuisse de sa main.

— Je me suis dit que photographier la faune et la flore te ferait du bien, mais cette fontaine est vraiment belle.

— Je trouve aussi. Merci de te montrer si patient et attentionné avec moi.

— Tu en fais tout autant quand je ne vais pas bien.

Hugo soulève les épaules et n'ajoute rien de plus. Il commence à faire quelques réglages avant de se lever du banc sur lequel on s'est assis et se met à tourner autour de celle qui nous fascine. Il recule, change d'angle. Hugo ne fait pas dix mille clichés en se disant « je ferai le tri ensuite ». Pourtant avec le numérique il pourrait se le permettre, mais il m'a expliqué qu'il préférait agir comme s'il n'avait que les vingt-quatre photos que contenaient en général les pellicules des appareils argentiques.

D'après lui, cela exerce l'œil à chercher les angles parfaits qui mettront en avant le sujet. Ça lui permet aussi de se concentrer et de faire le vide. Après en avoir fait une dizaine, il revient vers moi, sa démarche est claudicante et je sais que sa jambe doit souffrir du froid. Je commence à me lever pour venir à sa rencontre quand il me fait signe de ne pas bouger puis il s'immobilise avant de me prendre en photo.

— Cela nous fera un bon souvenir. Regarde comme les rayons du soleil te rendent encore plus beau.

Hugo me montre le résultat et il est vrai qu'il a su capter cette jolie lumière, qui joue avec les ombres derrière moi comme si une brume m'enveloppait.

— C'est ton truc de t'amuser avec les tons clairs et obscurs.

— J'adore en effet montrer les deux facettes.