#Game 64 - Hugo

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FRÈRES DE JEUX

Une discussion à cœur ouvert !

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Vendredi 19-10-2 018《Parking de l'appartement de Lisa à Pont-Livier》


 22 h 30 - Je grelotte autant que je pleure assis sur ce banc en bois. Perdu dans mes pensées au milieu de ce parking à regarder la seule route traversant le village, en espérant voir passer une voiture qui pourrait m'emporter loin d'ici, mais surtout à jamais loin d'elle. Je suis transi de froid, ma jambe me fait mal, ma peau abîmée me tiraille, faute de ne pas avoir pris de douche bien chaude et de ne pas avoir appliqué ma crème nourrissante et protectrice. La fraîcheur accompagnée de ce vent et de cette humidité s'infiltre sous mes fringues, comme des milliers d'éclats de glace sur mon épiderme meurtrie.

 
— Hugo.

 
Je relève la tête, repousse légèrement en arrière ma capuche, et fixe mes yeux vers cette voix que je pense identifier, que je pense m'être familière, que je pense ne pas avoir entendu depuis...

 
L'accident, la séparation, le divorce, l'abandon...

 
— Qu'est-ce que tu fais là ?

— C'est Millie. Heu... Elle m'a téléphoné.

— Tu es venu pour voir... Ton ex-femme ? hésité-je sur les derniers mots.

— Non. Je suis venu pour toi.

— Pour moi ? Laisse-moi rire !

— Je sais que tu m'en veux toujours, Hugo.

— Et tu ne te doutes pas à quel point, je rage en replaçant la capuche sur ma tête.

— Millie m'a expliqué brièvement la situation avec ton petit ami. Alors, je crois que le plus urgent est de faire, ce qu'il faut pour lui, et pour toi...

— Tu sais pour Yohan et moi ?

— Oui. Je suis heureux et soulagé que tu acceptes celui que tu es vraiment. Et si ton bonheur s'appelle Yohan, il serait temps de le retrouver. Tu ne crois pas ?

— Tu veux dire ?

— Si tu penses que tu peux remonter en voiture avec moi, bien sûr... Je ne t'oblige à rien, Hugo.

 
Ai-je vraiment le choix ?

 
Soit, je meurs de froid sur ce banc en refusant son aide et en m'entêtant, soit je suis mon père jusqu'à sa voiture, et le laisse m'emporter vers mon amour.

 
La décision et la réponse sont rapides et sans appel !

 
— Ok, je te suis. Mais...

— Monte, on discutera mieux au chaud, me dit-il en regardant ma jambe raide, alors que je me lève pour le suivre.

 
Elle a du mal à fonctionner sans que je ne boite ni que j'affiche une grimace, tant le froid l'a engourdie. Ses sourcils se froncent, son visage se ferme face à ce tableau. Instinctivement, je repense à ce que m'a expliqué Millie. Et le plus discrètement possible, j'essaye de voir s'il porte bien les cicatrices dont ma sœur a fait référence au cours de cette discussion où elle m'a appris l'autre vérité. Mais l'absence de lumière intérieure ne me rend pas la tâche facile, et la clarté de la lune n'est pas suffisante, non plus, pour que je les découvre sur ses mains.

StepBrothers Games | TerminéeWhere stories live. Discover now