StepBrothers Games | Terminée

#Game 67 - Yohan

FRERES DE JEUX

Que me cache-t-il ?

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Samedi 20-10-2 018《Maison de John à Paliers》

09 h 30 - Se réveiller dans ses bras, il n'y a rien de mieux surtout après avoir pensé que tout était perdu. Malgré ma joie de l'avoir retrouvé, mon excès d'hier se rappelle à mon souvenir. J'avale rapidement le comprimé posé sur ma table de chevet accompagné d'une bouteille d'eau. Je savais que ce matin, ça serait la première chose à faire.

Hugo est là, à mes côtés et pour une fois, c'est moi qui le regarde dormir. Je le détaille comme il le fait tous les matins avec moi. Je veux savoir quelles satisfactions il peut bien en retirer. Ses yeux charbonneux restent fermés, au repos. Et pourtant les contours demeurent noirs, égaux à eux-mêmes. Cependant, les cernes qui les entourent ce matin sont plus marqués que d'habitude. Je sais qu'il s'est levé cette nuit. Hugo croit que je ne suis au courant de rien, il se pense assez discret pour tromper ma vigilance et est persuadé que je dors quand il revient se coucher tout contre moi. Tandis que son corps froid, qui pue la clope, se colle contre mon corps chaud qui sent encore la jouissance de notre dernière baise.

C'est ce mélange qui nous définit chaque nuit que je passe avec mon homme secret et torturé.

Ça fait plus de quinze jours que ça dure. Hugo se lève après deux ou trois heures de sommeil pour filer sur mon balcon. Au départ, j'ai cru que c'était juste pour pouvoir fumer. Je ne lui ai pourtant jamais interdit de le faire en ma présence, mais je ne sais pas pourquoi, il ne le fait jamais. Je ne vais pas m'en plaindre, je ne suis pas fan de ce goût de goudron froid dans sa bouche ni de cette odeur qui s'incruste dans ses fringues.

Pourtant Hugo pense qu'il lui suffit de passer sous la douche et de se brosser les dents pour que je ne m'aperçoive de rien lorsqu'il revient se coucher. Alors il colle, contre mon dos, son corps encore un peu humide et plus froid que le mien. Il reprend sa position préférée en encerclant ma taille de ses bras et laisse reposer sa jambe valide au-dessus de la mienne. Il niche sa tête dans mon cou et retient sa respiration jusqu'à ce qu'il se calme et arrive à la calquer peu à peu avec la mienne. Puis, épuisé, il s'endort comme si rien ne s'était passé ou presque. Comme s'il ne venait pas de rester loin de moi pour faire ou penser à je ne sais quoi. Comme si le peu d'heures qu'il allait s'accorder ne se faisait pas sans agitations. Même endormi, il ressasse sans cesse ce qui le tourmente.

Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai rien dit, je voulais qu'il m'en parle de lui-même, qu'il ait assez confiance en moi pour m'avouer ce qui le ronge. Mais il n'en fait rien. Pourtant sa mère est sortie de nos vies, mais cette nuit a été comme toutes les autres. Il s'est levé et il est resté une bonne heure dehors. Il a sans doute fumé au moins trois ou quatre clopes avant de finir par une douche rapide, puis il a collé son corps tendu contre le mien, sa queue se réanimant grâce à la chaleur de mes fesses. Comme chaque fois, je ne bouge pas, je calme ma respiration, et je laisse ma peau le consoler.

Je ne sais pas pourquoi il fait ça ?

Tout un tas d'hypothèses m'a traversé l'esprit. Et je n'arrive pas à me décider entre ces dernières possibilités : est-ce une habitude qu'il a prise au centre et dont il ne peut pas se débarrasser ? Ou bien est-ce que c'est son addiction au jeu qui revient ? Et si c'était un peu de ces deux ajoutés à tout ce que Lisa lui a fait vivre depuis son accident ? Depuis qu'il sait la vérité sur son père. Depuis qu'il a compris que sa mère ne changerait pas. Depuis qu'il se sent rejeté par cette dernière...