StepBrothers Games | Terminée

#Game 53 - Yohan

YOHAN

Et maintenant ?

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Lundi 8-10-2 018《Maison de John à Paliers》

15 h 00 - Je sais que c'est plutôt cynique ce que je vais dire, mais je suis presque heureux que ma mère nous ait abandonnés. Mon père et moi. Quand je vois la tristesse dans les yeux de Hugo et Millie. Lisa leur a causé tant de peine que je suis sûr que la mienne a pris la bonne décision en partant il y a sept ans. Car grâce à mon père, à son amour et à son éducation, je n'ai jamais ressenti un chagrin aussi fort que la leur.

Hugo est dans mes bras, sa tête repose sur mon torse et il pleure sans pouvoir s'arrêter tandis que sa sœur va finir pas creuser un cratère dans le salon, tant elle tourne en rond depuis le départ de Lisa.

Millie fulmine et n'arrive pas à se calmer, tandis que Hugo ne dit rien et s'autorise à verser des larmes qui reflètent tout le maelstrom d'émotions qu'il vient de vivre à cause de sa mère. Qui, tel un puissant tourbillon, a tenté de tout emporter avec elle sans se soucier de ce que mon petit ami pouvait ressentir. Car au-delà de la décision que Hugo a dû prendre, chose qui n'a pas été simple pour lui, Lisa l'a mis devant le fait accompli sans tenir compte de la forme. Elle a joué sur toute la gamme des émotions possibles pour qu'il flanche. Mais mon homme a résisté. Et en paye le contrecoup maintenant qu'il se rend compte de ce que sa mère a été capable de faire afin de le manipuler.

Millie et Hugo sont tellement différents, que c'est à se demander des fois, s'ils sont bien frère et sœur. Et puis, il me suffit de regarder leurs yeux charbonneux, pour ne plus en douter. Ma main lisse les boucles de ses cheveux noirs. Longe par intermittence sa nuque avant de migrer vers son dos. Ce dernier, encore un peu secoué par les précédents spasmes, se détend petit à petit grâce à mes caresses réconfortantes, lentes et douces.

— Ça va aller.

Son regard, plus noir ébène que charbonneux, se relève vers moi et quand je vois poindre le léger sourire qu'il m'adresse, je sais que tout n'est pas perdu. Je suis persuadé que je trouverais la force de l'aider à surmonter toutes ces épreuves, et que nous y arriverons ensemble.

Tant qu'on est tous les deux, j'ai confiance en l'avenir.

— Yohan...

— Hugo.

Ses lèvres me retirent le moindre doute et je le laisse nous emporter dans ce monde où il n'existe que nous. Sa main se pose sur ma joue, et ses yeux me détaillent, avant de me dire dans un souffle :

— Merci...

Je déglutis à mon tour, pour ne pas me laisser gagner par l'émotion. Ce mec chamboule tout dans ma vie. Hugo me rend faible par instants tout aussi inévitablement que je me sens fort à d'autres. Mes sentiments n'en finissent pas de grandir, je m'attache irrémédiablement à lui et j'en tombe amoureux un peu plus chaque fois. Je ne sais pas comment il fait, pour me bouleverser à ce point, et après tout, je m'en fous. Tout ce qui compte, c'est qu'il ne soit pas parti, qu'il assume son choix de vivre avec moi et qu'il a tenu tête à sa mère.

Il reste avec moi, pour moi, pour nous, pour notre amour.

Je crois que je ne le réalise pas encore, et que cette pensée va tourner en boucle dans ma tête quelque temps.

— Bon, Hugo, ressaisis-toi, on va devoir prendre des décisions, lui annonce sa sœur toujours aussi directe.

Hugo la regarde un brin désabusé. Je sais pertinemment qu'il préférait avoir du temps pour se poser. Pour digérer tout ce qu'il vient de se passer. Pour oublier tout ce qui s'est dit, pour être au calme dans mes bras à savourer nos câlins, mais quand le train Millie est lancé, on a du mal à l'arrêter...