StepBrothers Games | Terminée

#Game 24 - Hugo

HUGO

Je ne pensais pas ça possible !

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Mardi 25-09-18 》¥《 Chambre de Hugo - Maison de John à Paliers

18 h 45 - Le voilà reparti, mais contrairement à ce début d'après-midi, je le vis un peu mieux, même si j'ai un pincement au cœur de savoir qu'il se rend au Cercle. Il n'y a rien de plus traître pour l'esprit que de s'imaginer des choses. Et c'est exactement, ce que le mien s'emploie à faire.

Le Cercle, la bande des 4 AS, l'As de pique, mon mec...

Tout ça tourne en boucle dans ma tête, et je sens pointer un bon mal de crâne. Même si j'ai compris pourquoi Yohan me tient à l'écart de son autre vie, ça n'en est pas moins douloureux. Le jeu, les paris, l'ambiance du Cercle, la responsabilité et la puissance de détenir un tel lieu, toute cette partie qui le compose, je ne la connais pas.

Est-il si différent du Yohan qui me fait craquer ?

J'en ai l'impression, tout comme il se montre tout autre au lycée, je suppose qu'il doit l'être aussi au Cercle. Entourés de ses trois amis, ils doivent régner en « maîtres » sur cette salle de jeux, ils doivent imposer leurs règles, porter un regard sur tout et sur chacun...

Tant de choses qui me sont inconnues et qu'il me tarde de découvrir...

— C'est bon, tu as fini ta douche ? Tu es visible ?

— Oui Millie, entre.

— Tu veux que je t'aide ?

— Ce n'est pas de refus, cette chaussette a décidé de jouer les rebelles et ne m'obéit pas, tenté-je un peu d'humour pour masquer la douleur, mais ma sœur n'est pas dupe.

— Ta jambe te fait mal ?

— Pas plus que d'habitude, soufflé-je en haussant les épaules.

— Tu lui en veux toujours ?

— Oui.

Comment pourrais-je oublier ou même pardonner ce que mon père m'a infligé ?

— J'ai repris contact avec lui, m'avoue Millie, alors qu'elle s'assoit sur le lit à mes côtés.

— Je savais bien que tu le ferais un jour ou l'autre. Tu as toujours éprouvé pour lui, cet amour inconditionnel, malgré tout ce qu'il nous a fait.

— Il a des torts, je te l'accorde, mais il n'en a pas autant que ce que maman a bien voulu nous laisser croire. On avait que sa version, et celle de papa...

— Est différente ? finis-je sa phrase, curieux.

— Oui, et sur pas mal de zones.

— Comme ?

— Ton accident, leur divorce, sa décision de partir... Tu veux bien qu'on en parle ?

— Au point où j'en suis...

Je me lève pour faire le tour de mon lit et mieux m'y installer. Allongé, j'espère que mon corps sera moins douloureux. Car je sens que cette discussion va s'avérer éprouvante et je n'ai sans doute pas fini de me crisper. Je fais signe à ma sœur, et comme on pouvait le faire plus jeune, elle se couche à côté de moi. Et tous les deux, nous regardons le plafond, le bras gauche sous ma tête et pour elle, le droit sous la sienne.