#Game 45 - Yohan

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YOHAN

Le cœur bat plus vite à 200 km/h

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Dimanche 07-10-2 018 ¥ Circuit automobile : Fast à Rondéal

16 h 30 - Nous voilà bien ! Quelle idée, j'ai eue, d'avouer à Hugo le petit nom que j'emploie simplement dans ma tête. Ici, au milieu de ce parking, de ces voitures luxueuses, de cette promesse de vitesse, et du shoot d'adrénaline que l'on va vivre tous les deux ou en adversaire. C'est sans doute un ensemble de choses provoqué par tous ces choix allant jusqu'aux couleurs reflétant notre image. Le fait de nous savoir sur la même longueur d'onde stimule chez moi cette envie d'être avec lui, de le regarder me sourire, de le voir heureux. Même s'il est moins démonstratif que moi, je peux le lire dans ses yeux.

On dit bien qu'ils sont le miroir de l'âme.

Et celle de Hugo, contrairement à son petit nom, est toute sauf noire. Mon homme irradie de l'intérieur, il ne le montre pas à tous. Il faut le mériter, gagner sa confiance, avant de l'entrevoir.

En parlant de gagner d'ailleurs, on va devoir rejoindre nos instructeurs afin de connaître les règles de sécurité, les conseils de conduite. Comment optimiser le freinage, comment prendre les virages en suivant la bonne trajectoire... Tout ceci est très formateur, mais je n'ai qu'une envie, c'est qu'on passe à la pratique.

Enfin, nous sortons du bureau pour notre tour de pilotage avec notre moniteur. Chacun s'installe dans sa voiture. Ce ne sont pas moins de six bolides que nous occupons, Tic et Tac, Matt, mon père, Hugo et moi. Les moteurs ronronnent, vrombissent. Et j'adore cette ambiance, dont la puissance se dégage de chaque recoin. Sans parler de la chaleur engendrée par tous ces moteurs, mélangés à l'odeur d'huile et d'essence, je me trouve dans mon élément. 

Je regarde par la vitre et fais un signe à Hugo. Un pouce en l'air pour lui dire que tout va bien, mais quand je vois le sien baissé je m'inquiète. Est-ce qu'il aurait peur ? Une vague d'angoisse revenant à cause de son accident. Il ne doit pas se sentir bien et je demande à mon instructeur si je peux prendre deux minutes pour lui parler. Je me dépêche et ouvre sa porte, le faisant sursauter.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Hugo ?

Il ne me répond pas, mais en voyant son teint livide, je sais que c'est bien ce à quoi j'ai pensé. Je m'accroupis à côté de lui. Je prends sa main et me renseigne :

— Tu as prévenu ton instructeur ?

— Non.

— Charly. Mon petit ami doit vous parler !

Hugo écarquille les yeux, faisant ressortir ses iris charbonneux qui m'appellent au secours. Et comme nous n'avons pas de temps à perdre. J'explique rapidement ce qu'a subi Hugo lors de l'accident de la voiture à son père.

— Vous avez bien fait de me le dire. Je vais conduire plus tranquillement et s'il faut un deuxième tour pour que vous vous sentiez à l'aise, c'est possible vu que vous détenez un pass V.I.P.

— Tu vois Hugo, il valait mieux lui en parler !

— Merci, Yohan.

Il m'embrasse, avant que je ne doive rejoindre ma voiture, et même si je sais que je vais adorer ses tours, il me tarde d'effectuer les nôtres en duo.

Qu'est-ce que je disais ?

C'était obligé que je kiffe, mais à ce point ? J'étais bien loin du compte ! Quel pied je viens de prendre en conduisant cette Mustang. C'est un vrai rêve de gosse que Hugo a exaucé, et je ne pourrai jamais assez le remercier pour cette fabuleuse journée qu'on est en train de vivre.

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