StepBrothers Games | Terminée

#Game 63 - Yohan

FRERES DE JEUX

Pourquoi c'est aussi dur sans toi ?

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Vendredi 19-10-2 018《Boîte de nuit Le Queen à Miréal》

22 h 00 - Arthur et Matt accourent dans les chiottes du Cercle en m'entendant hurler de rage. Mais pas assez vite pour m'éviter de fracasser mon téléphone contre le mur après avoir lu à plusieurs reprises le message de Lisa. Quelle garce ! Cette femme est folle à lier ou totalement irresponsable pour tenir de tel propos, alors que son fils est gay !

Comment peut-elle considérer que l'homosexualité est une maladie et qu'il suffit de nous enfermer pour qu'on en guérisse ?

On se croirait revenus à l'âge de pierre ou au début du dix-neuvième siècle. Quand on voulait soi-disant soigner les gays en leur faisant subir des séries d'électrochocs qui leur grillaient petit à petit le cerveau et les rendaient à l'état de légumes. Plutôt radical... Et totalement inefficace.

La musique me vrille les tympans, les lumières m'explosent les orbites, et l'alcool me fait perdre toutes notions, mais justement c'est ce que je voulais en acceptant de suivre Tic et Tac au Queen. Arthur a raison. Je me prends trop la tête avec toutes ces contrariétés qui me tombent dessus, depuis que je sors avec Hugo. J'ai besoin de décompresser, et pour cela, quoi de mieux que des amis, de l'alcool et de la bonne musique.

Je suis là, assis sur une banquette en cuir rouge, devant mon verre que je contemple, comme s'il pouvait m'apporter toutes les réponses aux questions que je me pose. Les lumières jouent avec les reflets de l'alcool, et cette vision me captive. Tellement que j'en ai perdu le compte, je ne sais même plus combien j'en ai bu, tant j'en ai bu... Je veux oublier, alors ça tombe bien si ma mémoire a choisi de me jouer des tours.

Je dois dégager Hugo, sa mère et ses insultes.

Je veux arrêter de penser à lui, il doit sortir de ma tête, de mon corps, pour mieux me perdre dans ce liquide qui court dans mes veines. Il me fait trop de mal, me rend faible. Et je ne peux plus l'être. Même pas pour lui... Alors j'essaye de noyer mon chagrin, ma colère... Pour la réflexion, les remords et la remise en question, on verra demain.

Enfin, plus tôt, quand j'aurai évacué tout cet alcool de mon sang.

Comme souvent dans cette boîte, il y a un quart d'heure de salsa. Je regarde ce spectacle où les corps en sueurs de tous ces hommes sont là pour s'amuser, se déchaîner, et danser sur de la musique entraînante. Je ne connais toujours pas le chiffre exact des shoots de vodka que j'ai consommés. Mais apparemment, la quantité est suffisante pour me désinhiber, pour m'arracher au confort de la banquette, mais surtout pour que je délaisse mon verre. C'est en me déhanchant, et en levant les bras en l'air que j'essaye d'atteindre la piste en me faufilant et me frottant à ces corps en mouvement pour me faire une place.

La musique et le tempo gagnent tout mon être, ma tête et j'en oublie où je me trouve et avec qui...

Mes hanches bougent au rythme de ce mec qui vient de se coller à mon dos. Un regard par-dessus mon épaule, et je reconnais Damien... C'est un très bon danseur, il a un sublime corps de métisse, de magnifiques yeux verts en amande, mais le plus important, c'est un super coup.

Avec lui, pas de prise de tête, pas de mère qui va m'insulter. Juste de la baise pure et dure...

Ses mains sur mes hanches me guident, me font bouger comme il en a envie. Ce soir, je ne veux plus rien contrôler, ne plus penser, arrêter de résister pour me laisser porter par la musique, par l'ambiance surchauffée, et par ses gestes lents et sensuels.