StepBrothers Games | Terminée

#Game 11 - Yohan

YOHAN

Pousser à bout !

===========

Jeudi 20-09-18 》¥《 Lycée Verneuil de Paliers | Réfectoire

12 h 00 - Comme tous les midis, on s'installe à notre table. Car oui depuis notre entrée au lycée, nous avons gardé la même place. Nos noms ne sont pas inscrits dessus, mais c'est tout comme. Notre emplacement se trouve le long de la grande baie vitrée de style verrière industrielle d'atelier, qui nous donne une vue imprenable sur le parc. On y est en général une bonne quinzaine à s'y retrouver, en fonction de nos heures de cours. Nous sommes le cœur de la bande. Les quatre As. Ensuite, il y a le noyau dur constitué de nos amis et puis viennent les autres. Ceux qui se disent amis de nos amis rien que pour nous approcher. Je regarde vite fait et je vois que tous mes potes sont là. Je salue ceux qui ne sont pas dans mes cours, mais quand je passe à côté de Justine, elle m'attrape par le bras et me dit :

— Yohan. Viens t'asseoir, on t'a gardé une place avec Anaïs.

Me voilà coincé entre ses deux blondes, alors que Tic et Tac, assis en face de moi, se marrent et se tapent dans la main. Je suis sûr que cette idée vient d'eux et qu'ils ont encore gagné du fric sur mon dos quand Arthur montre son avant-bras tatoué.

Seuls les quatre As de la bande peuvent comprendre ce signe que l'on fait par pur réflexe. Sans que je me souvienne depuis quand ni pourquoi on n'a décidé de faire ce geste d'appartenance à notre groupe. Certains mettent au point des checks plus compliqués les uns que les autres. Nous, on a préféré remplacer notre croisée de fers à la manière des mousquetaires avec nos bras et mains jointes au centre, par le tatouage de nos As respectifs. Et maintenant, au moindre message que l'on veut passer en étant discrets, on dégaine nos bras. Donc là, je sais que c'est Arthur qui a gagné le pari.

— Franchement les mecs, vous n'en avez pas marre !

— Oh non, c'est tellement marrant et puis attends, c'est du fric facile ! me rétorque Arthur en tapant dans la main de Baptiste.

— Grâce à ta belle gueule et au mystère qui plane autour de toi, tu représentes le piège par excellence, rajoute ce dernier avec un franc sourire de gamin.

— Le plus marrant, c'est que toutes ses sangsues qu'on te colle aux fesses n'y voient que du feu et veulent relever le challenge.

— C'est nous que tu traites de sangsues ? s'emporte Justine.

— Ouep !

— Franchement Arthur, t'es vraiment con !

— Pourtant, Justine, tu aimes trop ça, apparemment !

— De quoi tu parles ? demande Anaïs.

— Ben ta copine, elle aime « sucer » ! se marre-t-il sans se démonter face à la colère des deux nanas.

Vous la voyez la main qui se lève comme au ralenti et qui va s'abattre sur la joue de mon pote. Oui ? Remarquez, il aurait fallu être aveugle et sourd pour la rater.

Justine n'y est pas allée de main morte, mais c'est largement mérité. Il peut être un véritable débile parfois, à se demander comment il arrive à draguer autant de nanas. Arthur est le tombeur de notre bande, et il porte vraiment bien son tatouage, avec l'As de Cœur. Mais par moments, deux fils doivent se toucher dans son cerveau. Et là, Arthur parle sans filtre et balance juste ce qu'il pense sans réfléchir ni sans se demander si ce qu'il va dire pourrait blesser la personne. Justine, à cet instant précis, est un mélange de colère et de larmes. Elle se lève, récupère ses affaires et avant de partir avec Anaïs, balance à Arthur :