OS19 Quelqu'un

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Harold ouvrit lentement les yeux et pourtant, tout resta noir. Enfin pas totalement noir. Au-dessus de lui, de minces rayons de soleil filtraient à travers ce qui paraissait être une trappe de bois.

Il cligna des yeux, essayant de se réveiller complétement, sans y parvenir. Il était encore très fatigué et il entendait de lentes respirations autour de lui, qui agissaient comme des berceuses. Il abandonna donc et ferma de nouveau les yeux. Mais il avait également froid. Pas au point de grelotter mais juste assez froid pour le tenir éveiller.

Il chercha autour de lui. Ses mains rencontrèrent quelque chose de chaud, et, sans réfléchir plus, il se blottit contre et ferma les yeux pour se rendormir pour de bon.

•••

Astrid émergea lentement de son sommeil. Mais elle était tellement bien et confortable là où elle était, blotti dans ce qu'elle pensait être sa couverture, qu'elle ne bougea pas. Elle n'ouvrit même pas les yeux.

Ce ne fut que quand une lueur orangé apparut, l'aveuglant malgré ses paupières fermés, qu'elle se décida à ouvrir les yeux. Qui, pour l'amour de Thor, osait venir la déranger dans sa hutte alors qu'elle était si bien ?

Elle ouvrit les yeux et découvrit avec surprise qu'elle n'était pas dans sa hutte. Elle était dans une grotte. Les souvenirs affluèrent alors. Le Soleil de Minuit. Oh non, elle avait vraiment fait toutes les choses dont elle se souvenait ? Elle avait vraiment dit à Rustik qu'il était beau ? Elle se promit immédiatement de ne plus jamais rester éveillée aussi longtemps qu'elle l'avait fait.

Elle tourna la tête vers la lueur orangé qui avait fini de la réveiller. C'était Rustik et Kranedur qui avait réussi, par Thor seul sait quel moyen, à allumer une torche. Ils ne l'avaient pas remarqué. Elle jeta un regard autour d'elle. Ingrid, Varek et Kognedur dormaient encore profondément. Elle soupira, ferma les yeux, et se blottit un peu plus sous sa couverture, voulant se rendormir. C'est là qu'elle se rendit compte que ce n'était pas sa couverture.

Une respiration profonde soufflait doucement et régulièrement dans son cou. Des bras étaient enroulés autour de sa taille. Une poitrine se soulevait lentement sous ses mains. Elle était blottie contre quelqu'un. Elle avait son visage enfoui dans le cou de quelqu'un. Ses bras étaient repliés entre elle et quelqu'un. Tout son corps était collé contre le corps de quelqu'un. Mais étrangement, cela ne la dérangeait pas. Elle était bien dans les bras de ce quelqu'un.

Et la seule fois où elle avait ressenti ce genre de bien-être était quand Harold l'avait serré contre lui après l'avoir sauvé de la noyade. Il avait été tellement soulagé de la revoir en vie qu'il l'avait étreinte de toutes ses forces, plus fort qu'il ne l'avait jamais fait.

Mais là encore, c'était différent. Sa vie n'était pas en danger et tout était calme. Elle était juste bien.

Elle rouvrit les yeux pour que son regard tombe sur des mèches brunes, en désordre. Deux petites tresses ressortaient de toutes ses mèches folles.

Elle se sentie encore mieux quand elle comprit que ce quelqu'un n'était autre qu'Harold. Harold, le garçon et maintenant homme qu'elle aimait et avait toujours aimé. Elle sourit et soupira de contentement.

Sans qu'elle s'en rende compte, son souffle vint chatouiller la peau sensible du cou d'Harold. Il remua un peu avant d'ouvrir lentement les paupières, un voile de fatigue devant les yeux.

Il cligna des yeux plusieurs fois, prenant peu à peu conscience de ce qui l'entourait. Puis, il sentit cette présence chaude dans ses bras et ce souffle doux contre sa peau. Il était bien.

Il ferma les yeux et resserra sa prise autour de ce corps chaud, enfouissant son nez dans ses cheveux si doux.

Le souffle se rapprocha de son cou et il rouvrit les yeux quand il sentit des lèvres contre sa peau. Il baissa les yeux et découvrit que le corps qu'il serrait contre lui n'était autre que celui d'Astrid. Astrid, la fille et maintenant femme qu'il aimait et avait toujours aimé. Elle avait le visage enfoui dans son cou et déposait des baisers sur sa peau.

Il soupira de contentement et resserra encore ses bras autour de sa taille, la collant davantage à lui. Il la sentit remonter dans son étreinte, afin que son visage soit à la même hauteur que le sien.

Ils plongèrent dans les yeux l'un de l'autre, puis les fermèrent lentement, se penchant. Leurs lèvres se touchèrent et ils s'embrassèrent passionnément, faisant passer toutes leurs émotions dans ce baiser. Quand ils s'écartèrent, ils sourirent avant de revenir à leur position initiale.

Harold serra Astrid contre lui et elle se blottit davantage contre son torse, emmêlant leurs jambes.

Ils se rendormirent paisiblement.

Aucun mot n'avait été échangé, aucun son n'avait été prononcé mais ils n'en avaient pas besoin. Ils n'en avaient jamais eu besoin.

Rustik et Kranedur les avaient juste regardés sans bouger, ni parler.


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