Si tu voulais m'aimer

OS24 Une soirée pour oublier

-Aller Astrid, oublies-le, c'est une ordure ce mec, fit Ingrid en la secouant gentiment. Eclate-toi plutôt ! Regarde où on est !

Son amie écarta les bras, désignant la boîte de nuit où elle et Kognedur l'avait entrainé. Astrid venait de se faire plaquer par son petit-ami de 1 an et demi et elle était dévastée. Ses deux amies essayaient de lui changer les idées et elle leur en était reconnaissante mais ne pouvait s'empêcher de broyer du noir.

-Viens danser ! s'exclama Ingrid en la tirant par le poignet.

-Je... Non Ingrid, répondit Astrid. Je pense que je vais plutôt aller m'asseoir au bar.

Elle sourit faiblement à Ingrid avant de se dégager doucement de sa poigne et de se diriger vers le bar. Ingrid la regarda partir tristement.

Astrid s'assit sur un des tabourets et appuya ses coudes sur le meuble, commandant une boisson peu alcoolisé. Elle n'était pas d'humeur à se saouler ce soir. Thor seul savait ce qu'elle pourrait faire si l'alcool prenait le contrôle de son cerveau.

Elle attendit que le barman lui serve son verre avant de boire la boisson à petites gorgées.

-Que fais-tu toute seule ? demanda soudain une voix à côté d'elle, la faisant sursauter.

Elle se retourna vers l'origine du son et découvrit qu'un homme s'était assis sur le tabouret à côté d'elle.

Il était brun, avait des yeux verts et semblait plus grand qu'elle. La pénombre de la boîte de nuit ne lui permettait pas d'en être sûre mais Astrid distinguait des taches de rousseur sur son visage.

-Je bois, répondit-elle en reprenant sa position d'origine.

-Et pourquoi ? insista l'homme.

-Parce que j'ai soif, répliqua-t-elle.

L'homme rit.

-Je m'appelle Harold Haddock, se présenta-t-il. Enfin Harold Horrib' Haddock III si tu préfères la version longue. Et toi ?

-Astrid Hofferson.

-Alors, Astrid Hofferson, dis-moi ce qui ne va pas. Je vois bien que tu n'aies pas là seulement parce que tu as soif.

Astrid soupira et détourna la tête.

-Je viens de me faire larguer si tu veux vraiment tout savoir, répondit-t-elle à Harold.

-Oh, fit celui-ci. Je...je suis désolé, je ne savais pas.

-Ce n'est pas ta faute, tu ne pouvais pas savoir, répliqua-t-elle.

-Donc...tu bois pour oublier ?

-Non, je bois parce que j'ai soif. Je ne veux pas me saouler ce soir.

-Et pourquoi pas ? C'est un bon moyen d'oublier tu sais. J'en sais quelque chose, ajouta-t-il pour lui-même.

-Si je me saoule, je vais faire n'importe quoi, expliqua Astrid. Je suis capable de tout. En partant de me mettre à danser sur le bar à coucher avec un inconnu.

-Un inconnu comme moi ? demanda Harold.

Astrid lui jeta un regard.

-Oui par exemple, répondit-elle. Ça m'est déjà arrivé et je ne veux pas que ça recommence.

-Si ça peut te rassurer, si jamais tu te saoule, je ne te laisserais pas coucher avec moi, rit Harold.

Astrid sourit.

-Pourquoi, je ne suis pas assez belle pour toi ? plaisanta-t-elle.

-Oh si tu es magnifique, répliqua Harold en souriant.

Astrid rougit.

-Mais premièrement, je ne pense pas que ce soit un bon moyen de commencer une relation et deuxièmement, tu as dit toi-même que tu ne voulais pas.

Astrid sourit. C'était bien la première fois que ça lui arrivait depuis que Lucas l'avait plaqué.

-Alors comme ça, tu veux commencer une relation avec moi ? releva-t-elle.

-Une relation peut avoir beaucoup de nature différente, répliqua Harold. Elle peut être amicale, professionnelle, amoureuse, conflictuelle ou fraternelle.

-Et quelle relation veux-tu entamer avec moi ? demanda Astrid.

Elle ne s'était pas sentie aussi bien depuis un mois entier. Pour la première fois, elle arrivait à oublier Lucas pour discuter avec quelqu'un. Et elle bénissait ce Harold Haddock pour ça.

-Je ne sais pas, à toi de choisir, sourit le brun.

Astrid fit mine de réfléchir.

-Je pense qu'amicale est un bon début, finit-elle par dire.

-Deal, répondit Harold en tendant la main.

-Deal, répéta-t-elle en serrant sa main.

Pendant toute sa vie, elle fut reconnaissante à Ingrid et Kognedur de l'avoir emmené dans cette boîte de nuit. Parce que sans ça, elle n'aurait jamais rencontré l'homme de sa vie.

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