OS54 Discussions nocturnes

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Astrid remua inconfortablement dans son sommeil. Elle dormait et pourtant, même ainsi, elle se sentait épiée. Elle se retourna de nouveau dans son lit, ouvrant brusquement les yeux. Seulement pour se retrouver face à face avec Harold. Le garçon se figea et grimaça, pris sur le fait. Astrid fronça les sourcils et saisit rapidement sa dague sous son oreiller, la pointant sur Harold tout en se relevant.

-Qu'est-ce que. Tu. Fais. Ici ? demanda-t-elle en articulant bien les syllabes.

Harold recula de quelques pas, levant les mains en défense.

-Non, Astrid, ce n'est pas ce que tu crois ! s'exclama-t-il.

-Pourquoi est-ce que Tempête t'a laissé entrer ? coupa Astrid en se mettant debout.

La question sembla prendre Harold au dépourvu. Les dragons avaient rejoints Beurk il y a quelques mois à peine mais Astrid était sûre et certaine que Tempête ne laisserait personne entrer chez elle sans autorisation. Surtout au beau milieu de la nuit. Et elle avait beau aimer Harold de tout son cœur, cela n'expliquait pas pourquoi il était chez elle là maintenant tout de suite.

-Et bien déjà parce que c'est moi qui l'ai dressé, commença Harold. Et aussi parce que-

-Harold, prévient Astrid d'une voix dure.

-Ne me fais rien, je suis juste venu pour te dessiner ! s'exclama précipitamment Harold en brandissant son carnet.

Sur la page ouverte, Astrid pouvait voir le début d'un croquis la représentant. Ce fut à son tour de se retrouver sans savoir quoi dire.

-Que-quoi, mais-, fit-elle sans comprendre. Mais tu as besoin de t'introduire chez moi la nuit pour ça ?

-Je veux bien t'expliquer mais si tu pouvais baisser ton arme, je me sentirais extrêmement mieux, fit Harold, dont le regard n'avait cessé de fixer la dague qu'Astrid tenait toujours en main.

-Je-euh oui, pardon, s'excusa Astrid en posant la lame sur sa table de nuit.

Elle s'assit sur son lit et croisa les bras.

-Alors ? demanda-t-elle. Une explication ?

Harold se tordit les mains. Comment lui dire ça sans qu'elle se mette terriblement en colère ?

-Je, euh, en fait c'est que...

-Bon Harold, crache le morceau, s'impatienta Astrid.

-Ben tu vois, en fait c'est que... Astrid, tu sais que tu es incroyablement belle pas vrai ? fit Harold.

La question déconcerta Astrid.

-Euh... oui peut-être, je ne sais pas trop, répondit-elle.

-Bon, ben je te le dis, tu es super belle, reprit Harold. Et ça m'a donné envie de te dessiner. Tu sais que je dessine à peu près tout ce que je vois et ça faisait longtemps que je voulais te dessiner toi, c'est juste que...

-Que quoi ? le pressa Astrid, sans comprendre.

-Tu ne le prends pas mal hein ? s'assura Harold. Je suis venu ici au milieu de la nuit pour te dessiner simplement parce que...quand tu dors, tu...tu es plus...

-Harold, l'interrompit la blonde qui commençait à trouver le temps long. Soit tu le dis soit tu t'en vas mais n'y passe pas la nuit. Je te promets de ne pas te frapper si c'est ça qui t'inquiète.

-Bon ok, abandonna Harold, qui ne voyait plus comment s'en sortir sans dire la vérité de but en blanc. Quand tu dors, tu es plus jolie.

Astrid fronça les sourcils. Elle ne le prenait pas mal, à vrai dire, elle se fichait un peu d'être belle ou non, du moment qu'elle lançait sa hache au milieu de la cible. Mais elle n'arrivait plus à suivre Harold. Un coup il disait qu'elle était incroyablement belle et l'autre, il disait qu'elle était belle, mais seulement lorsqu'elle dormait. Elle ne parvenait pas à comprendre la logique là-dedans.

Si tu voulais m'aimerWhere stories live. Discover now