OSBE Confessions (mardi)

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OS demandé par Krokmou13. J'espère qu'il te plaira ! :)

Harold sourit faiblement à son dragon qui lui poussa gentiment l'épaule, avalant rapidement son morceau de pain pour lui répondre.

-Ne t'inquiète pas mon grand, dit-il en caressant affectueusement la tête de son dragon. Tout va bien.

Krokmou émit un long gémissement inquiet, pas convaincu du tout. Il passa devant la chaise vide de Stoick et alla se rouler en boule près des escaliers comme à son habitude, somnolant doucement pendant qu'Harold prenait son petit-déjeuner. Seul.

Le dragon noir recommença à bouger quand il entendit son fidèle dragonnier se lever et mettre sur son dos la cape en fourrure traditionnelle des chefs. A vrai dire, Krokmou n'aimait pas vraiment cette cape. Elle était un peu trop grande pour Harold, qui était loin d'avoir les mêmes épaules larges de son père et en plus de cela, elle marquait le poids des responsabilités du jeune homme. La gestion du village, les réserves pour l'hiver qui approchait à grand pas, l'organisation pour loger tous ces nouveaux dragons dont la Furie Nocturne était le chef, le nettoyage du village des dizaines de blocs de glace laissés là par l'Icebeast vaincu... Cette cape était le symbole de tout ce qui incombait au jeune chef et elle était aussi le symbole de tout ce qui était mort quand Harold avait été nommé chef. Les longues expéditions. Les journées passées à dormir au soleil dans le Gouffre des Corbeaux. Les batailles de boue que Krokmou adorait déclencher à chaque jour de pluie. Les recherches, les découvertes, la liberté.

Harold n'était plus capable de voler, de s'amuser, de passer autant de temps avec son dragon qu'auparavant. Bien sûr, ils volaient ensemble, ils n'étaient jamais bien loin l'un de l'autre. Mais voler au-dessus de Beurk pour rejoindre la deuxième partie de l'île n'était pas le genre de vol que Krokmou affectionnait et qu'il partageait autrefois avec son dragonnier. Le jeune dragon trépignait constamment d'énergie, il rêvait des nuages blancs qui défilaient à toute vitesse sous ses ailes et se revoyait esquiver bolas, pierres, flèches, tirer sur les ponts des bateaux, libérer des dizaines de dragons, pour enfin partager un repas bien mérité autour du feu dans le pavillon central avec tous ses amis.

Krokmou avait conscience que tout cela manquait aussi énormément à Harold mais les journées finissaient toujours par se terminer, la nuit par tomber, son énergie par se vider. Harold et Krokmou rentraient très souvent tard le soir, pour se relever tôt le matin. Bien que Krokmou ait de l'énergie à revendre chaque soir, une seule semaine à son nouveau poste avait complétement vidé Harold. Krokmou se demandait depuis combien de temps son pauvre Viking n'avait pas eu une vraie nuit de sommeil, sans que le soleil ne vienne le réveiller, quand ce n'était pas les affreux cauchemars qui le prenaient toutes les nuits. Les cris d'épouvante de la veille du jeune humain résonnaient encore dans les oreilles de Krokmou. Malheureusement, il ne pouvait pas faire grand-chose à part venir poser sa tête contre le torse du jeune homme et ronronner pour essayer de le calmer. Harold ne lui parlait pas, il ne parlait plus avec personne, il s'était complétement renfermé sur lui-même.

Krokmou accueillit chaleureusement l'arrivée d'Astrid et Tempête, comme toujours. Les deux amies se posèrent près d'eux et Krokmou vint immédiatement réclamer une caresse de la part de la blonde avant d'aller rouler dans la boue avec Tempête en guise de bonjour. Il avait plu la nuit dernière... Krokmou aurait aimé pouvoir pousser son dragonnier dans la boue sur le sol, comme il le faisait avec Tempête en ce moment. Mais il doutait qu'Harold ne prenne bien.

-Bonjour Harold, dit Astrid d'une voix enjouée, déposant un baiser rapide sur les lèvres d'Harold, prenant sa main délicatement dans la sienne. Bien dormi ?

-Bien et toi ?

La réponse habituelle. Le mensonge qu'Harold répétait chaque matin. Astrid n'était pas dupe. Elle était parfois irréfléchie et voulait bien reconnaître qu'elle s'emportait très souvent pour rien, qu'elle était dure avec les autres, elle était tout sauf dupe. Et elle voyait très clairement qu'Harold lui mentait. Elle savait qu'elle aurait dû se sentir vexé et d'une certaine façon trahie. La dernière fois qu'elle avait menti à Harold, elle avait bien cru qu'il ne lui parlait plus jamais de toute sa vie. Heureusement, cela n'avait pas été le cas mais ils s'étaient promis de ne jamais recommencer. Et voilà qu'Harold cachait la vérité, se barricadait même contre elle. Elle se sentait triste qu'il ne se confie pas à elle, c'est vrai. Mais elle ne parvenait pas à imaginer la souffrance que devait endurer le brun pour être capable de lui mentir quotidiennement ainsi.

Si tu voulais m'aimerWhere stories live. Discover now