OS32 Non (partie 1)

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Stoïk soupira. Comment allait-il annoncer ça à son fils ? Mais pourtant, il n'avait pas eu le choix. Ce chef proposait une somme importante d'argent en plus de ce contrat et Beurk peinait toujours à se relever de la crise financière que leur avait fait subir Viggo. Et dire qu'Harold était censé venir passer des vacances ici. Tout n'allait pas se passer comme il l'avait prévu.

-Salut Papa, fit une voix, interrompant le cours de ses pensées.

Stoïk releva la tête pour voir que son fils et son dragon venait tout juste de rentrer.

-Bonjour fils, répondit Stoïk alors qu'Harold s'asseyait à la table pour manger.

Un silence gêné s'installa et Harold fit semblant de s'occuper de Krokmou pour échapper à ce malaise.

-Ecoute Harold, commença Stoïk. J'ai quelque chose...d'important à te dire.

-Oui, quoi ? répondit Harold en se tournant vers son père.

-Je... J'ai reçu il y a quelques jours un message d'un chef d'une île voisine. Il...il me proposait un accord. Un...contrat de mariage en fait. Accompagné d'une somme importante d'argent.

En entendant le mot « mariage », Harold s'était figé.

-Un-un contrat de mariage...pour moi ? demanda-t-il.

Stoïk hocha la tête.

-Et tu as refusé j'espère ? fit Harold.

-Non. J'ai donné mon accord aujourd'hui, annonça Stoïk, mortellement sérieux.

-Quoi ?! s'exclama Harold. Et mon accord à moi, qu'est-ce que tu en fais ?!

-Harold, je n'avais pas le choix, tenta de se défendre Stoïk. Il proposait une trop grosse somme d'argent pour que je puisse refuser. Tu connais la situation dans laquelle est Beurk en ce moment...

-Oui, je la connais ! répliqua Harold. Mais ce n'est pas une raison ! Tu te rends compte que tu m'as vendu pour le village ! J'entends que tu sois le chef et que tu t'inquiètes pour ton village ! Moi aussi je m'inquiète figures-toi ! Mais il y avait bien d'autres façons de régler nos problèmes ! Et puis tu sais que j'en aime une autre !

-Je sais fils, mais-

Stoïk ne put pas finir sa phrase car Harold se leva brutalement et grimpait les escaliers jusqu'à sa chambre, furieux.

•••

-Nan, attends, t'es sérieux ?! s'exclama Rustik.

-Oui.

Rustik pouffa avant d'éclater de rire.

-Ah ah, mec, c'est vraiment hilarant ! C'est ta meilleure celle-là !

Mais en voyant l'air sérieux et non-amusé d'Harold, Rustik cessa de rire.

-Attends, tu étais sérieux quand tu me disais que tu étais sérieux ?!

-Puisque je te le dis Rustik ! répliqua Harold en se passant une main dans les cheveux. Mon père a pris cette décision seul et résultat, la fille arrive cet après-midi ! Je ne sais même pas comment elle s'appelle !

Un silence de mort s'abattit sur les dragonniers. Aucun n'arrivait à trouver les bons mots pour exprimer leurs pensées.

Astrid, quant à elle, sentait une immense douleur traverser son cœur. Comme si on l'avait poignardé. Elle recula d'un pas, tremblante. Ce qu'Harold ne manqua pas de remarquer.

-Astrid, ça va ?

-Je...je crois que Tempête a besoin d'un petit vol, fit-elle maladroitement en désignant son dragon derrière-elle qui l'observa étrangement, étonnée qu'Astrid exprime le soudain besoin de s'occuper de détendre son dragon alors que Tempête n'en avait nul besoin. Je vais y aller.

Si tu voulais m'aimerWhere stories live. Discover now