OSBU Proie (partie 2)

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Harold guida Astrid jusqu'au Nid pendant deux longues heures, durant lesquelles ils discutèrent vivement de leur avis sur la société humaine. L'un comme l'autre ne parvenaient pas à comprendre comment ces humains pouvaient ingérer autant de nourriture d'un coup et ne pas devenir fou. Si un vampire ou un démon buvait trop de sang pendant une période réduite, on pouvait être sûr et certain qu'il allait devenir littéralement fou et se transformer en un prédateur sans merci et jamais rassasier.

-Et la viande ! s'exclama Harold. C'est incroyable les kilos de viande qu'ils mangent chaque semaine ! Les animaux se font massacrer, il n'y a plus aucun humain qui chasse ou tue en fonction de ses besoins, comme avant. Maintenant, ils tuent en grande masse et le pire, c'est que tout est vendu !

-En plus, j'ai déjà goûté à du sang d'animal et c'est vraiment infect, commenta Astrid. Je ne préfère pas toucher à la viande.

-La seule viande que je tolère, c'est la viande de chauve-souris, reprit Harold avec un air pensif.

Astrid lui jeta un regard dubitatif, alors qu'Harold lui renvoyait un grand sourire. Pendant un instant, on n'entendit plus que le vent qui soufflait et les battements de leurs ailes.

-Oh, c'est bon, détends-toi, railla Harold en levant les yeux au ciel. Personne n'aime la chauve-souris.

-Il faudra vraiment que tu penses à revoir tes blagues, répliqua Astrid en reportant son regard devant elle. Entre le fait que tu te fasses passer pour un humain et que je m'étouffe presque avec ton sang tout poisseux et dégueu, et cette blague hilarante sur les chauves-souris alors que j'en suis une, ça vole pas bien haut.

Harold ouvrit la bouche, prêt à dire quelque chose d'autre, mais Astrid l'interrompit immédiatement.

-Je te promets que si tu fais une blague comme quoi on est à plusieurs kilomètres au-dessus du sol, je t'arrache les ailes.

Harold referma la bouche et croisa les bras sur sa poitrine, vexé.

-Tu es un peu nul comme démon, fit Astrid. Ils sont censés faire peur et effrayer les enfants. Je suis sûre que si les enfants t'entendaient, ils auraient juste envie de te balancer des tomates.

-En fait, c'est plutôt aux adultes que je fais peur, répondit Harold en réfléchissant.

-Bien sûr, et moi je suis Dracula.

-Je le connais, et il est plutôt sympa, assura Harold.

-Moi aussi je le connais et il est bien moins cool que tu ne le penses, répliqua Astrid.

-Tu l'as déjà rencontré ? s'étonna Harold. Mais tu as dit que tu ne venais jamais au Nid. Il y vit.

-Dracula est mon père Harold, soupira Astrid.

-Sérieux ?

-Par tous les dieux Harold, Dracula est le père de la moitié de la population vampire ! s'exclama Astrid. Il cherche à assurer sa descendance pour le jour où il se fera enfin chopper par les humains. Il veut réussir à transmettre ses pouvoirs.

-Donc...ta mère est humaine ? demanda Harold.

-Oui, ma mère est humaine et je l'aimais.

-Et tes pouvoirs ?

-Je suis la plus puissante de ses enfants, mais est-ce que on pourrait, s'il te plaît, arrêter d'en parler, siffla Astrid en lui lançant un regard colérique. Il a fallu les déclencher mes pouvoirs et pour ça, il a tué ma mère et son fils, mon demi-frère. Alors je suis partie. Sujet clos.

Harold ne renchérit pas, comprenant très clairement que s'il le faisait, Astrid allait mettre sa menace à exécution et il allait se retrouver sans ailes. Un silence pesant et franchement embarrassant s'installa et Harold voulut prendre plusieurs fois la parole, avant de se raviser. Mieux valait ne pas énerver Astrid un peu plus, surtout avec ses blagues, il devait l'admettre, pas terribles.

Si tu voulais m'aimerWhere stories live. Discover now