Imagifs MARVEL

Spiderman / Peter Parker

The world will always be broken.

Toc toc.

(T/p) vit une silhouette familière se dessiner sur la vitre, mais le visage de son petit-ami restait dissimulé sous une capuche. Dans sa main, un petit bouquet de fleurs des champs faisait grise mine, s'excusant silencieusement. Mais toutes les excuses du monde ne parviendraient pas à éteindre la colère et la fatigue de la lycéenne.

- Je ne veux pas te parler, marmonna-t-elle.

Elle se détourna de la fenêtre, se roula dans son plaid élimé et s'allongea face au mur. Bien décidée à l'ignorer, la jeune fille ne répondit plus à ses demandes répétées et grommelait à chaque fois qu'il s'excusait. Elle ignora les petits coups répétés qu'il frappait au carreau, fermant les yeux pour s'isoler. Peter soupira longuement.

C'était de sa faute, il le savait bien. Il n'avait eu aucune intention d'oublier leur rencard, encore moins de la faire attendre des heures durant sans la prévenir. Mais il y avait eu ce cambriolage en ville, puis l'arrestation d'un dealer, et ensuite quelques petits voleurs à stopper et... Et cela n'en finissait jamais, il le voyait bien. Spiderman avait toujours un combat en attente, une personne à aider au détour d'une rue. Tant et si bien qu'il négligeait sa vie en tant que Peter Parker et ceux qui se souciaient de lui... Ceux qui l'aimaient.

Peter frotta son front meurtri par son dernier combat. Il s'était trouvé un adversaire de taille cette fois, et ne s'en était pas tiré en quelques coups de toiles... Mais il avait voulu s'excuser auprès d'elle en priorité. Ses blessures pouvaient toujours attendre, il souffrait bien plus de voir (T/p) peinée à cause de lui que de ces égratignures sanguinolentes. 

Puisqu'elle ne se décidait pas à venir lui ouvrir, il glissa doucement ses doigts sous le rebord de la fenêtre et la souleva d'une simple pression. Sa petite-amie entendit le coulissement familier alors qu'il se contorsionnait pour entrer, mais elle ne bougea pas de son lit. Peter posa son sac près de son petit fauteuil, où ils s'étaient si souvent lovés, et s'assit près d'elle avec une certaine maladresse.

- Je suis désolé.

Elle ne remua même pas. Ses yeux fixaient un point invisible sur le mur, refusant amèrement de croiser les siens. Peter joua avec les fleurs abîmées de son bouquet, cherchant ses mots. 

- J'ai eu une urgence et... De fil en aiguille... 

Il soupira.

- Je suis tombé sur un costaud cette fois. Mais j'ai fini par le battre et...

- Peter, je m'en moque, murmura-t-elle.

Il tourna son visage vers (T/p), qui finit par s'asseoir en le dévisageant. Elle passa une main hésitante sur ses plaies au visage, devinant qu'il devait y en avoir bien plus dissimulées sous ses vêtements. Il ne parvenait pas à lire ce qui prédominait dans son regard assombri : la colère ou la lassitude ? Elle posa finalement ses yeux sur le petit bouquet qui avait visiblement été malmené durant sa sortie nocturne, soucieuse et maussade à la fois.

- Je me moque de qui tu as arrêté, de qui tu as aidé, continua-t-elle. Tu as l'impression de faire ton devoir, tu dis qu'avec tes pouvoirs tu ne peux pas rester sans rien faire face à tout ce qu'il se passe... 

- C'est vrai, mais...

- Mais moi, tout ce que je vois c'est toi qui reviens toujours plus blessé, toujours plus tourmenté, le coupa (T/p). Ce monde n'est pas meilleur malgré tous tes efforts Peter. Et quad je te vois mettre toute ta vie de côté, ignorer ceux qui t'aiment et te jeter au devant du danger... Je me dis que tu finiras par te faire emporter. 

Elle maîtrisait avec peine sa voix, les trémolos de rancœur et les sanglots retenus qui y perçaient. Peter baissa les yeux, et pour la première fois il se rendit compte qu'elle n'était pas vraiment en colère qu'il ait à nouveau oublié leur rendez-vous. Elle avait peur pour lui, et fulminait de le voir si imprudent, de ne pas se rendre compte des tourments qu'il causait aux siens.

- Tu es furieuse ?

Elle se sentit happée par ses yeux bruns, qui étaient plus chagrinés que taquins ce soir. Il était toujours si gentil, si attentionné... Elle ne supportait pas de le voir se tourmenter sans cesse sans que personne ne lui rende sa générosité. 

- Pas contre toi, soupira-t-elle.

La jeune fille posa sa tête sur son épaule, et il esquissa un petit sourire rassuré. Peter passa gauchement un bras autour d'elle, l'attirant un peu plus contre lui malgré ses blessures. Elle huma son parfum familier, enfouit sa tête contre son t-shirt en laissant le soulagement surpasser son amertume : il était en vie, c'était le principal... 

- Tu me pardonnes ? souffla-t-il à son oreille.

(T/p) esquissa enfin ce sourire qu'il voulait tant voir. 

- Tu m'as apporté des fleurs... Evidemment que je te pardonne.

- Elles ont un peu été secouées, s'excusa-t-il. Mais je les trouvais jolies et... Bref, tu me connais.

- Elles sont parfaites Peter, fit-elle en l'embrassant doucement.

Il savoura ce baiser de réconciliation, fermant les yeux alors que leurs joues se teintaient légèrement. Peter sourit, rassuré, et les deux amoureux se lovèrent sous le plaid en laissant leurs respirations se relaxer. Dans ses bras, elle oubliait que Peter était un super-héros, et lui oubliait les violences de ce monde. Ils étaient bien maintenant, seuls et tranquilles...

Mais ils savaient que ce n'était qu'un doux répit, jusqu'à la prochaine fois.

(T/p) ne pouvait s'empêcher de frémir en pensant à tous les dangers qu'il affrontait chaque jour. À tous ces inconnus inconscients des efforts surhumains que nécessitait leur protection. À toutes ces menaces, tapies dans l'obscurité, qu'il se faisait un devoir d'affronter... Elle se resserra contre lui, il passa sa main dans ses cheveux avec lenteur.

- Mais quand même... On est que des ados Peter... Tu ne devrais pas avoir à vivre ça, murmura-t-elle.

- Je sais que je ce que je fais ne change pas grand chose... Mais ce serait pire de ne rien faire. 

- Ce serait pire de te perdre, contra-t-elle.

Peter la dévisagea profondément, elle frôla ses nouvelles cicatrices du bout des doigts. Elle avait perdu son petit sourire, alors il déposa un baiser tendre sur ses lèvres pour les ranimer. 

- Je suis peut-être égoïste mais... Je suis heureux de t'avoir, avoua-t-il tout bas.

(T/p) se laissa envoûter par son rictus cajoleur, par ses petites attentions qui la faisaient retomber un peu plus amoureuse de lui. Peter sentait son cœur battre à la chamade quand il la serrait un peu plus contre lui.

- Je sais que tu as raison... souffla-t-il. Le monde sera toujours brisé.

- Peter... 

- Mais avec toi, je pourrai au moins en réparer un tout petit morceau.