Imagifs MARVEL

Erik Killmonger

Don't become my ennemy.

- Toi ! Donne-moi mon arme.

Sa voix tonna et déchira le silence, couvrit le son bondissant des chutes d'eau. Il l'avait désigné sans hésité, elle qui attirait son regard depuis son arrivée dans ce pays. Elle qui n'avait pas hésité à se mettre en travers de son chemin, à défendre les pleutres qui leur servaient de famille royale. Il avait envie de la mater, il allait lui prouver que personne ne pouvait lui résister sans encourir de sentence.

- Alors, tu viens ? la nargua-t-il.

(T/p) avait les lèvres scellées, mais son regard ne flancha pas. Elle ignora les protestations de Shuri et T'Challa, elle s'avança dignement vers leur ennemi sans montrer la moindre peur. La flamme rebelle qui embrasait ses yeux ôta un rictus malfaisant à Erik. Les pieds dans l'eau, elle vint à sa rencontre et se posta fièrement devant lui. Elle lui tendit sa lance de vibranium, et il put constater qu'elle la serrait au point de s'enfoncer les ongles dans la paume des mains.

- Ne fais pas cette tête, gronda-t-il. Prépare-toi à respecter ton nouveau roi.

- Tu n'as rien d'un roi. 

Ses yeux luirent mauvaisement, mais elle ne rétracta en rien ses paroles. Elle poursuivit même sur sa lancée, crachant avec courage :

- Tu n'es pas digne de ce titre, le seul que tu porteras jamais est celui de meurtrier !

Le sang d'Erik ne fit qu'un tour. Sa mâchoire se crispa et son corps agit seul : sa main enserra brutalement le cou de la jeune femme, qui émit un râle alors qu'il la soulevait du sol d'un seul bras. (T/p) haletait, à la recherche d'air, alors que les wakandais se précipitaient pour l'arracher à la poigne du guerrier.

Erik la regarda droit dans les yeux, déclarant d'une voix sourde :

- Oui, j'ai tué. Mais certainement moins que nos oppresseurs, et pour de biens meilleures raisons que vous ! Tu n'as aucune leçon à me donner, toi qui voyais la souffrance des nôtres et restait silencieuse ! Tu te prétends combattive, mais tu as fermé les yeux !

Il la relâcha, et elle tituba en inspirant de grandes goulées d'air. Elle le fixait désormais avec une once de crainte, alors il continua sur sa lancée : d'un geste vif, brutal, il déchira son haut et dévoila son torse parsemé de cicatrices que (T/p) dévisagea, les yeux écarquillés d'horreur :

- Ouvre les yeux maintenant ! cria-t-il. La vérité, c'est que nous sommes tous des tueurs !

Il lui arracha la lance des mains, et sa poigne de fer, qui avait laissé une marque brûlante sur son cou, fit reculer la jeune femme. La lueur meurtrière qui dormait dans les yeux d'Erik se réveilla au contact de cette arme, qu'il mania avec aisance en fixant son adversaire. T'Challa se préparait aussi au combat, Zuri venait de lui retirer la puissance de la Panthère Noire et il se relevait tout juste.

Erik dévisagea une dernière fois (T/p), lui lança une dernière mise en garde qui raviva la flamme de colère dans son regard :

- Tu vois ce que je fais de ceux qui me résistent. Alors ne deviens pas mon ennemie, la menaça-t-il.

Elle frémit de fureur, mais Shuri l'attrapa par le bras pour la ramener sur l'estrade de roche avant qu'elle ne réplique quoi que ce soit qui énerverait davantage le soldat. Postées près des chefs de tribus, les jeunes femmes assistèrent au combat qui départageait les deux prétendants au trône avec anxiété et animosité. 

Rapidement, trop rapidement, T'Challa fut mis à terre et ses blessures le laissaient à la merci d'Erik. Ce fut alors que Zuri intervint, interrompant les invectives des princes pour avouer sa culpabilité à propos du sort de N'Jobu, le frère de T'Chaka... Il espérait faire gagner du temps à son roi. Mais la rapidité et la férocité d'Erik eurent raison de son courage... Et de sa vie.

Dans un cri, il enfonça brusquement la pointe de sa lance dans le torse de Zuri, qui tomba à genoux dans l'eau.

- NON !

(T/p) se fit agripper par les gardes, qui la firent sortir de l'eau avant qu'elle ne puisse intervenir. Ses cris de protestation résonnaient dans les cœurs des chefs des tribus, qui restaient pourtant immobiles alors que Zuri s'étouffait dans son sang. La reine resta bien moins impassible, elle et sa fille crièrent leur horreur tandis que le meurtrier retirait sa lance du corps inanimé.

Les yeux d'Erik dit Killmonger lancèrent des éclairs aux représentants du Wakanda, les défiant de l'interrompre en plein duel. Derrière lui, T'Challa se relevait péniblement à cause de ses blessures, contenant avec peine des larmes de rage. Les deux guerriers se jetèrent l'un sur l'autre en poussant des rugissements, laissant parler leur haine dans un déchaînement titanesque. 

(T/p) vit le combat se terminer avec effroi, hurlant à s'en déchirer la gorge alors qu'Erik suspendait T'Challa, évanoui, au-dessus des chutes d'eau mortelles. Les gardes ne purent la contenir davantage : elle brisa leur prise et s'élança vers les combattants, main tendue vers le roi du Wakanda.

- Ne fais pas ça ! NON ! 

Erik lui jeta un regard glacial, qui la pétrifia d'horreur :

- Regarde-moi bien ! hurla-t-il. Longue vie au roi !

Et il abaissa les bras, jeta le guerrier dans le vide, le souffle court et les yeux brûlants de rage.

- T'CHALLA !

(T/p) entendit à peine les cris de douleur de la famille royale, les gémissements qui traduisaient la peine des Dora Milaje et des tribus. Elle tomba à genoux, les yeux écarquillés d'une stupeur morbide, les lèvres tremblantes alors qu'une souffrance sans précédent perçait son cœur. Elle leva son regard vers le vainqueur, qui se tenait, inébranlable, au-dessus d'elle. 

Il savoura son impuissance, il aimait savoir qu'il avait brisé sa résistance.

- Voilà où mène votre lâcheté, gronda Erik.

Elle frémit quand il saisit sa mâchoire d'une poigne dure, son visage penché vers le sien. Ses iris noirs semblaient inéluctables, sa soif de justice dans la violence aussi. Qu'allait devenir le Wakanda sous son contrôle ? 

- Tu n'as rien à dire ? la provoqua-t-il.

Elle ne put réagir, eut l'impression que ses doigts se refermaient sur elle comme les griffes d'un fauve assoiffé de sang. Erik sembla enfin satisfait quand il lut l'épouvante dans son regard. Seulement ce qu'il ne savait pas, c'était qu'elle avait peur pour son pays, et non de lui. Il la rejeta subitement, et s'écria avec force :

- Alors incline-toi devant ton roi !