Imagifs MARVEL

Dr. Strange / Sephen Strange

- Je ne comprends pas... Je n'y arrive pas !

La Sorcière Suprême dévisagea lentement son nouvel apprenti, le docteur Stephen Strange. En termes d'impatience, d'ego et de pragmatisme, elle devait avouer qu'il dépassait tous les hommes qu'elle avait formé jusqu'alors... Et malgré ses remarques, il ne s'améliorait pas, bien au contraire.

La frustration de Strange augmentait de jour en jour. Là où les autres apprenaient en patience et gagnaient en sagesse, lui même ne progressait pas et s'énervait de chaque échec. Il avait beau répéter les mêmes gestes, les mêmes mantras, lire tout le contenu de la bibliothèque sous l'œil sévère de Wong, rien de cela ne semblait lui servir. Et L'Ancien avait beau lui prodiguer conseils et leçons d'humilité, le chirurgien y restait affreusement imperméable. Sa rancœur, sa colère et son ambition de guérir lui retiraient toute chance de progression psychique.

- RAH ! hurla-t-il en jetant son double-anneau à terre.

Elle l'observa silencieusement tandis qu'il s'asseyait contre un muret, essoufflé et furieux. Mordo jeta un bref regard à la Sorcière, qui l'incita à se retirer d'un geste de la main.

- Va, et ramène-la moi, lui demanda-t-elle calmement. Elle pourrait le rendre plus... appliqué.

- Bien... J'espère que vous savez ce que vous faites, ajouta-t-il, soucieux.

- Nous verrons.

Il quitta la cour de Kamar-Taj, laissant son mentor et son élève face à face. Lequel était le plus obstiné, des deux, Mordo n'aurait su le dire... Mais il n'aurait pas le loisir d'assister à cette énième confrontation, il devait aller chercher l'autre "jeune apprentie" arrivée quelque jours plus tôt au temple secret. Une nouvelle recrue, qui débarquait dans l'incompréhension la plus totale mais qui s'était très vite adaptée aux mœurs de Kamar-Taj... et qui se révélait très douée ! Contrairement au docteur...

L'Ancien s'avança alors jusqu'à Strange, toujours à ruminer contre lui-même et ces pouvoirs qu'il ne parvenait à exercer.

- Que vous ai-je déjà dit ? le questionna-t-elle impérieusement. 

- Ça va, laissez-moi, grommela-t-il dans sa barbe.

- Vous devez renoncer à toute vanité Strange, poursuivit-elle. À tout ce que vous avez acquis, à tout ce que vous croyez savoir et surtout : à votre orgueil. Vous devez arrêter de vouloir tout contrôler. Cette leçon...

- "Est primordiale pour quiconque désire s'initier aux Arts Mystiques", récita le médecin sarcastiquement. Je sais ! Mais j'ai beau essayer vos signes, vos sorts... Ça ne fonctionne pas !

- Vous devez faire preuve d'abnégation, et de patience, répliqua la Sorcière Suprême. Renoncez au contrôle.

- Je dois renoncer au contrôle pour avoir le contrôle ? railla-t-il. Ça n'a vraiment aucun sens.

- Il n'est pas nécessaire que chaque chose ait un sens.

- Nous voici, intervint Maître Mordo en surgissant d'une allée.

L'Ancien et Strange levèrent les yeux simultanément. Aux côtés du brave sorcier très athlétique se tenait une jeune femme en tenue d'apprenti, aux cheveux attachés et au regard clair. 

Elle s'inclina brièvement devant la Sorcière, puis leva les yeux en guise d'interrogation.

- Stephen, je vous présente (t/p), déclara celle-ci. Elle est arrivée parmi nous il y a de cela deux semaines, vous serez donc son mentor.

- Moi ? Vous plaisantez ! Je ne sais même pas tracer un sort ! explosa-t-il. 

(t/p) ne dit rien, mais son regard doux se posa sur Strange. Léger, accueillant, serein, il paru au médecin comme une caresse invisible dotée d'une force insoupçonnée. Mais sa fierté reprit le dessus, malgré la gentillesse évidente qui émanait de la jeune fille.

- Je suis là pour guérir mes mains, pas pour devenir baby-sitter ! ajouta-t-il en fixant l'Ancien.

Mordo fixait Strange avec lassitude, mais il attendit la réponse de l'Ancien avant de le réprimander sur son insolence. Ce qui ne tarda pas :

- (t/p), voici le "docteur" Strange. Comme tu peux le voir, il est hermétique aux Arts Mystiques malgré un grand potentiel... à cause de son esprit étroit. Tu seras donc son mentor.

La belle apprentie haussa les sourcils, surprise. 

- Comment... ? Mais je ne suis pas qualifiée pour...

Maître Mordo intervint, coupant la parole à un chirurgien outré pour expliquer le but de cette coopération imposée :

- Tu es très douée (t/p). Tes pouvoirs sont très développés, ils te viennent instinctivement, et ton cœur est grand ouvert. Ton talent réside là-dedans, et c'est ce que nous voulons que tu transmettes à Stephen. 

- C'est n'importe quoi... grogna-t-il en évitant le regard compatissant de sa nouvelle mentor. 

- Quant à toi Stephen, nous désirons que tu instruises (t/p). Tu connais les livres sacrés, les mouvements et les formules par cœur. Transmets-lui ce savoir acquis à force de travail et de temps, ces notions essentielles de notre sanctuaire.

Le médecin soupira, mais il ne rétorqua plus rien. La Sorcière Suprême le vit disposé à cet arrangement, et elle esquissa un rictus minime. 

(t/p) ressentait les choses, sans les comprendre. Stephen les connaissait, sans les éprouver. Ils ne pouvaient que combler les lacunes de l'autre et s'enrichir mutuellement, tout en nouant des liens précieux. 

- Mettez vous côte à côte, demanda-t-elle. Et créez un portail.

(t/p) obéit promptement, Strange y mit plus de temps et de soupirs. Ils entamèrent les gestes connus, et aussitôt un cercle parfait se forma devant la demoiselle, tandis que l'espace devant Strange restait désespérément vide.

- Ça ne marche pas... répéta-t-il défait.

- Hum... Est-ce que je peux... ? intervint maladroitement (t/p).

Il la regarda étrangement, étonné qu'elle ait osé intervenir malgré son caractère buté. Elle se pencha un instant, puis s'approcha et lui prit la main avec calme et douceur.

- Cela ne sert à rien de recommencer sans cesse... Sans votre double-anneau, expliqua-t-elle en le lui enfilant.

Les deux Maîtres retinrent un sourire moqueur face à l'incrédulité de Strange, mais celui-ci dû se retenir de se donner des claques. Effectivement, sans double-anneau il était mal parti... Il resta muet un moment devant le sourire bienveillant de (t/p) et la chaleur de ses doigts contre les siens, mais se ressaisit en marmonnant :

- Hm... Merci.

- De rien, docteur, répliqua-t-elle.

Il retint un sourire à la fois amusé et satisfait : enfin quelqu'un qui ne le rabaissait pas et qui le faisait rire... C'était pas trop tôt ! Son parcours mystique pouvait enfin commencer...