Chapitre [20]

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- Marmont... où est passé mon général...?

- Nous avons dû le déranger hier soir, répondit son ami emmitouflé sous les couvertures, sans ouvrir les yeux.

- J'espère qu'il ne m'en voudra pas... quelle idée as-tu eu de venir me voir toi aussi...!

- J'avais seulement besoin d'un corps chaud à serrer. C'est toi qui a commencé à me faire des baisers dans le cou, sourit-il.

- C'était- C'était trop tentant! Oh, et puis peu importe. J'irai m'excuser auprès de lui.

- D'accord... mais d'abord... reviens m'étreindre.

Junot se mit à rire et obéit.

- Un jour tu auras une femme pour me remplacer.

- Je pourrais dire la même chose de toi.

- Non, jamais je n'aurai une femme! Je n'en ai pas besoin. Et puis j'aime déjà mon général!

- Oh, tu l'aimes donc réellement...

- Bien sûr! Cela ne se voit pas assez?

- Si... attention, je vais finir par être jaloux~. Le taquina-t-il.

- C'est cela... dis, Auguste, as-tu déjà été amoureux de moi? Demanda-t-il, sérieusement cette fois. Même au collège.

- Jamais.

- Moi non plus... du moins je ne crois pas. Enfin ce qui compte c'est le présent.

- Oui, mais tu sais, même si je ne te porte aucun amour, j'ai pour toi une profonde affection, et j'aurais tout de même du mal à vivre sans toi et ta frivolité apparente, rit-il en le serrant davantage contre lui.

- Moi aussi, j'aurais du mal à vivre sans toi... tu es comme mon autre moitié! Ma moitié sage.

- C'est un honneur.

- On se soutiendra... comme on l'a toujours fait...

~ ☘ ~

- Marmont, puis-je... te parler un instant...?

Le corse était mal à l'aise. Il ne savait pas comment aborder le sujet. Junot était peut-être sans gêne, mais lui, c'était totalement différent.

- C'est à propos... d'hier soir.

- Oh... oui. Excuse-nous pour... ce dérangement.

Napoleone fixait ses doigts, osant à peine regarder son interlocuteur.

- Marmont, es-tu... amoureux de Junot...?

Le jeune homme se mit à rire.

- Quoi? Bien sûr que non..!

- Mais... ce que vous avez fait hier soir...

- C'était un simple égarement.

- Et cela vous arrive souvent, ces égarements?!

À présent, il le regardait, et dans les yeux, desquels il lui lançait des éclairs.

- Dois-je y voir de la jalousie~?

- Point du tout!!

- Enfin, je ne sais pas. Nous avons toujours été ainsi. Junot a besoin de beaucoup de réconfort, et il faut dire que moi aussi. Nous en avons même toujours eu besoin. Ce doit dater de notre jeunesse, et nous en avons pris l'habitude.

- Est-ce donc une habitude que de faire l'amour à son meilleur ami?! Ou bien est-ce un mœurs bourguignon?!

- Calme-toi...! Ce n'est pas quelque chose qui arrive souvent... il n'y a là qu'un réconfort mutuel.

- Du réconfort! Ah, vous en avez de belles!!

- Tu ne peux pas comprendre... avec Junot, nous avons une certaine... affection l'un pour l'autre. Mais une chose est sûre, jamais il ne m'aimera comme il t'aime.

- Tu... Tu le penses vraiment? Dit-il après un court silence.

- Bien sûr, tu as vu comment il te regarde? Combien il t'admire et serait prêt à faire tout ce que tu lui demanderais? Il ne peut se passer de toi.

- Tu... Tu as raison....

Napoleone sourit. Junot était à lui. Et il sera toujours à lui.

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now