Chapitre [51]

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Le Soleil frappait fort sur le pays Égyptien que la pluie avait abandonné. Appuyé contre les remparts délabrés d'Alexandrie, Francesco fixait le désert qui lui faisait face.

Il n'avait pas fallu longtemps aux troupes françaises pour prendre la ville. Dès la nuit suivant leur arrivée, le général Bonaparte avait ordonné l'attaque, sans même attendre les pièces d'artillerie. Résultat, quelques coups de fusils contre une population majoritairement civile et faible qui ne s'attendait pas à cette invasion avait clôturé l'affaire en quelques heures à peine, et à l'aube, les soldats qui n'y avaient pas été blessés avaient pu aller dormir tranquillement comme si de rien n'était.

Il devait être midi ou une heure, car le Soleil était haut dans les ciel et plus chauffant que jamais. Francesco avait déboutonné son uniforme. Même à Naples en plein mois d'Août, il ne faisait pas si chaud. S'il avait un ruban ou même un fil, il se serait attaché les cheveux. Ses mèches épaisses qui tombaient sur ses épaules et qu'il s'était toujours refusé de couper ne le faisaient que plus transpirer.

Il jeta un coup d'œil autour de lui. On discutait, on riait même. On se trouvait des camarades, on partageait la culture de son pays ou de sa région. Francesco avait beau connaître la langue française de par ses parents, ses origines napolitaines lui avaient fait cadeau d'un accent dont il ne parvenait pas à se débarrasser. Il disparaîtra sans doute avec le temps.

- Francesco!! Regarde, j'ai trouvé du pain!!

Le napolitain aperçu le jeune homme aux cheveux roux s'approcher de lui, un grand sourire aux lèvres et des espèces de petits pain dans chaque main.

- Celui-ci est pour toi! S'exclama-t-il en lui en tendant un.

- Merci, Alexandre. Hm... il a l'air tout dur.

- Oui... mais j'ai trouvé que ça...

- Et si on essayait de le ramollir en le chauffant sur un feu?

- Un feu, par cette chaleur?! Tu es complètement fou!!

Les deux jeunes hommes se retournèrent vers Sébastien. Le jeune blond les fixait, les bras croisés, visiblement pas de la meilleure humeur.

- Quoi?! Continua-t-il. Ces pains, mettez-les sur le sable et ils seront plus chauds et mous que jamais!!

- Si tu le dis... mais, justement, ils vont être plein de sable...

- Peu importe, se résigna-t-il en s'y asseyant.

En effet, dire que le sol était chaud était un euphémisme. Francesco s'assit près de lui, contre le rempart, qui se fissura légèrement. Alexandre suivit en s'installant entre lui et son grand frère. Affamé, il mordit dans le semblable de pain rassis d'une grande bouchée.

- Le général Bonaparte ne va vraiment pas nous donner de nourriture?

- Non, Alexandre... soupira son grand frère.

- Sérieusement, Alexandre, dis-nous quel âge tu as, lui dit Francesco en posant sa baîllonette - qui, d'ailleurs, ne lui servait absolument à rien maintenant - près de lui.

- Haha, c'est un secret~! Rit-il.

- Alleeez..!

- Bon, d'accord... j'ai qunize ans~!!

- Dios mio... c'est extrêmement jeune..! Tu es fou de t'être engagé! Et ils t'ont laissé t'inscrire...

- C'est parce que notre mère, elle en avait assez qu'on fasse toujours des bêtises! Alors pour nous discipliner, elle nous a envoyés à la guerre!

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