Chapitre [156]

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Junot s'apprêtait à ouvrir la porte, mais s'arrêta net en entendant parler derrière celle-ci. Son général avait-il de la compagnie? Il y colla son oreille pour entendre un peu mieux, mais finit pas entrouvrir la porte pour avoir un visuel.

- Ma douce... oh, vous êtes si belle, si élégante... regardez-moi cette beauté...

Junot haussa un sourcil. Était-il en compagnie d'une femme? Il voulait le vérifier, mais ne pouvait pas entrouvrir la porte davantage sans se faire remarquer.

- Oooh... qui c'est qui fait ses griffes sur la tapisserie du palais~?

..Là, il ne comprenait plus.

- Oui... venez donc là, ma douce, que je vous caresse... vous le méritez, vous avez été très gentille...!

Son sens de jalousie en éveil, le blond ouvrit la porte, tant pis pour ce qu'il allait voir.

Mais ce ne fut pas ce qu'il attendait, aucune trace de femme, seulement ce chat qui était sur ses genoux. Bien sûr, il aurait dû s'en douter.

- Junot? T-Tu pourrais frapper!!

- Était-ce... à votre chat que vous parliez ainsi...?!

- Ne la traite pas comme un vulgaire animal! Ma douce chérie est bien plus que cela...

- Je... ne connaissais pas ce côté chez vous.

- Tu ne devrais pas le connaître!! Qui t'a permis d'écouter aux portes?!

- ...Excusez-moi, soupira-t-il.

Pour une fois, c'était Junot qui désespérait et son général qui faisait l'enfant. Les rôles étaient comme inversés...

- Maintenant va-t-en et laisse-nous seuls.

- Oooh, pardon, Je vous dérangeais.

- Exactement!!

Junot roula des yeux et ressorti. Et c'était ça qui gouvernait la France.

~ ☘ ~

Junot lisait dans un coin de la chambre, mal assis sur un fauteuil. En fait, il avait réquisitionné et monopolisé cette chambre - sans autorisation, bien sûr - depuis déjà quelques jours. Il était grand, le palais des Tuileries... et le nombre de chambres y était assez conséquent aussi. Et puis c'était calme... pas de femme, pas de serviteurs, pas de personnes pour venir l'ennuyer... il avait besoin d'un peu de silence pour changer. Oui, il aurait pu aller n'importe où, même juste une pièce de son propre chez-lui aurait suffit, mais c'était bien plus drôle de jouer à l'anonymat et de ne laisser personne savoir où il était.

Il leva les yeux en entendant des miaulements qui devinrent incessants. Haussant un sourcil, il finit par se lever pour aller ouvrir la porte. Il tomba nez-à-nez avec le chat qui habitait maintenant ces lieux.

- Oh... c'est toi.

- Miaaaaou.

- Tu es bavarde! Tu as faim, c'est ça? Allez, viens, tonton Junot va te donner à manger, lui dit-il en la prenant dans ses bras.

Il l'emmena jusqu'aux cuisines, et la posa sur la table tandis qu'il allait ouvrir les placards pour voir ce dont ils étaient remplis. Mais ils étaient malheureusement vides, il jugea donc que les fruits déposés dans une corbeille feront l'affaire.

Il est vrai qu'en temps normal il n'appréciait pas cette bestiole. Mais bon, il était de bonne humeur. Et puis lui aussi avait faim, alors autant en profiter.

Tout en croquant dans une pomme, il lui en mis une sous les pattes. Puis il s'en alla retourner à son livre.

~ ☘ ~

- Junot!! Qu'as-tu fait à Joséphine?!

- Euh... rien... ce n'est pas une femme que j'ai très envie de côtoyer, voyez-vous...

- Je ne te parle pas de ma femme, je te parle de ma douce qui a rendu l'âme!! Grogna-t-il tandis que des larmes lui venaient.

- Elle... mais, je ne lui ai rien fait... enfin, je lui ai donné des fruits à manger hier, mais...

- Des fruits?! Junot, je... je savais que c'était de ta faute!!! Tu n'as pas de cœur!! Je suis certain que tu l'as fait exprès!!

- C'est un peu ironique de votre part, ça...

- Tais-toi!! Oh, ma douce, ma belle, décédée par tes bêtises...! Comment... Comment as-tu pu....

- Oh, c'est bon, ce n'était qu'un chat. Vous la remplacerez, comme vous le faites avec vos généraux.

C'est une claque monumentale qu'il se reçu comme réponse.

- JOSÉPHINE EST IRREMPLAÇABLE!! TU ES UN MONSTRE!! TU... TU ES BANNI DU PALAIS!! RETOURNE CHEZ TOI!

- Quoi?! Vous.... Vous n'allez tout de même pas m'abandonner juste parce que j'ai tué votre chat sans le faire exprès...!

- VA-T-EN!!

Maintenant, il était en pleurs. Junot voulait le consoler, mais il voyait bien qu'il ne valait mieux pas qu'il essaie.

Serrant les dents, il fit demi-tour. Son général devrait faire plus attention à son entourage qu'à son foutu chat!!

Folie rime avec irréfléchiМесто, где живут истории. Откройте их для себя