Chapitre [55]

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- Ce monstre sans pitié et incapable d'amour... si je l'attrape... je le tuerai de mes propres mains!!

- Sir... il serait temps de vous coucher, la nuit et tombée depuis quelques heures déjà.

Nelson leva la tête de son bureau pour tomber sur un Hardy en chemise de nuit et qui tenait une bougie dans les mains.

- Comment pourrais-je dormir alors que la position de cette maudite flotte française nous est toujours inconnue?!

- Je suis sûr que nous sommes sur ses traces, my Lord. S'il vous plaît, prenez un peu de repos... avez-vous au moins dormi la nuit dernière..?

Nelson passa une main lasse sur son œil restant.

- Oui... Oui, vous avez raison, Hardy. Je dois aller dormir. Tout cela me rend fou...

- Je suis aisé de vous entendre dire cela, sourit-il. Maintenant allez donc vous changer, et ne pensez plus à cette flotte. Pensez donc à Lady Hamilton.

- Lady Hamilton... ma chère Emma... je crois bien avoir oublié ton visage. Pourtant, cela ne fait pas si longtemps que je t'ai quittée...

- Vous la reverrez bientôt, j'en suis certain.

- C'est bien dire, Hardy, mais j'ai bien l'impression que notre histoire a une teinte de tragédie...

- Alors peut-être devriez-vous recommencer une histoire avec une autre personne, et en faire une comédie.

- ...Pardon? Et avec qui donc?

- Quelqu'un d'autre, une autre femme, bégaya-t-il. Oubliez ce que j'ai dit. Venez vous coucher, demain sera encore une longue journée.

Hardy secoua un peu sa tête pour chasser les mauvaises pensées. Lui aussi, il devait détourner son esprit vers autre chose.

~ ☘ ~

Comme promis, Junot avait quitté son général préféré tôt le matin, avant même que les premiers soldats ni même la population du Caire ne soient levés.

Il regardait le lever du Soleil avec ces yeux remplis d'étoiles que l'on a que quand on voit des merveilles.

Son regard se perdait dans les infinies couleurs chaudes que montraient le désert ; le traverser était un énorme exploit pour ses troupes, et il était fier de n'être arrivé ne serait-ce qu'au Caire.

Même si le chemin allait être long encore...

En réalité, il ne savait en quoi allait résulter cette expédition. On avait dit à tous, lui compris, que ce voyage servira à libérer les arabes de l'emprise turque et anglaise, et de civiliser la population en lui apportant de nouvelles connaissances ; mais si ce n'était que cela, pourquoi avoir emmené autant de soldats accompagnant les scientifiques et les chercheurs? Il sentait que cette façon pour les Français de faire ami-ami avec le peuple égyptien n'était que le calme avant la tempête. Enfin, lui, il s'en fichait que tout cela ne finnisse en combat sanglant... la guerre, c'était ce qu'il faisait le mieux.

Et puis il n'était pas sans connaître la véritable personnalité de son général et ses réelles ambitions. Combien de fois ne lui avait-il pas parlé des exploits d'Alexandre le Grand ou de Jules César et de ses désirs un peu trop utopiques de vouloir les reproduire? Il était certain qu'il rêvait de conquêtes!

Les autres ne voyaient peut-être rien, mais lui connaissait son chef mieux que personne pour savoir que son but ne s'arrêtait pas à sympathiser avec le peuple d'un pays qu'il avait longtemps rêvé de conquérir. Ou alors, il avait un autre but, qu'il ne connaissait pas...

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