Chapitre [154]

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- Je ne les supporte pas!! Et ils vous sont nocifs!!

Napoléon reposa son livre sur des genoux, exaspéré.

- Tu ne vois que des ennemis autour de moi, Junot.

- ...Comment?

- Oui, tu ne vois que des ennemis. Et puis, c'est toi que je ne comprends pas. Tu t'énèrves car il y a des gens qui sont contre moi, mais n'est-ce pas toi qui a organisé chez toi cette partie de wisk à laquelle tu as invité de mes ennemis? Ne t'étonne pas de constater que je suis mal-aimé, si même toi tu t'entoures de ce genre de personnes...

- Ces personnes, elles vont aussi jouer chez Talleyrand! pourtant vous ne faites ces remarques qu'à moi!

- Car lui, cela ne m'étonne pas de sa personne. Mais de la tienne, si.

Voyant qu'il ne répondait pas, il ferma son livre et l'observa plus attentivement.

- Alors, maintenant que nous sommes sur ce sujet, vas-tu me dire ce que tu faisais chez ces... amis? À cette maison du faubourg Saint-Germain, où je suis tellement haït, que je ne sais même pas pourquoi je laisse encore ces gens-là à Paris?

- J'y vais seulement m'amuser... et m'entraîne à retenir le visage des traîtres!

- Bien sûr... Et tu te laisses malmener par des péronelles qui pensent qu'elles peuvent jouer impunément avec l'épée d'un de mes braves!

- ...Seriez-vous jaloux d'elles? Attendez, l'épée, c'est une métaphore?

- Là n'est pas la question!!

Junot soupira. Avant de s'essuyer les yeux d'un geste rapide.

- Mon général, je... je suis désolé de vous demander ma démission. Je ne peux supporter plus longtemps de rester auprès de vous alors que vous êtes entouré de traîtres et d'ennemis, et qu'en plus, vous m'empêchez de les tuer.

- Combien de fois devrais-je te dire que tu t'en fais trop?! Junot, je ne te comprends pas... tu passes des journées chez mes ennemis puis tu te plains de leur existence !

Maintenant, le blond retenait ses larmes.

- C-C'est parce que... mon général... vous ne faites plus attention à moi comme auparavant... vous en voyez d'autres bien plus souvent que moi, alors... j'ai voulu faire pareil... vous rendre jaloux, peut-être, vous mettre en colère... vous faire réagir...

- ...Tu fais cela juste pour avoir mon attention? Celle que je te donne déjà ne te suffit pas?

- Non! Et ces personnes sont réellement nocives pour vous!

Cette fois, le sang de l'empereur ne fit qu'un tour. Ça y est, il en avait assez.

- Crois-tu que je ne le sais pas?! Que je ne suis pas au courant de ce qu'il se murmure derrière mon dos?! Mais cela fait partie de mon rôle, mon cher Junot, je ne peux pas être adoré de tous, même si c'est notre vœu le plus cher à tous les deux!!

- ...P.. pardon...

- Quand le comprendras-tu?! Tu fais toujours un caprice, quand je m'occupe d'un autre, quand tu apprends que telle personne ne me soutient pas! J'ai un empire sur lequel régner, et tu es bien la dernière de mes préoccupations!! Je prépare une campagne, crois-tu que j'aie le temps de m'occuper individuellement de ces satanés traîtres?! Je ne suis plus ton homme Junot, je suis celui de tous les français à présent!! Quand te comporteras-tu enfin comme un adulte?! Ne sois pas si étonné si je passa davantage de temps avec Ney ou Murat qu'avec toi, au moins eux ne sont pas des pleurnichards!!

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now