Chapitre [52]

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À Naples, le Soleil était à son apogée dans le ciel, et un jeune garçon admirait pensivement la population citadine vivre à travers le verre fin de la fenêtre de sa chambre.

- Lorenzo! Regarde, nous avons reçu une lettre de ton frère!

Le garçon ouvrit des yeux pleins d'espoir et couru à la porte, où sa mère l'attendait avec un papier un peu abimé.

- Ho oui!!! Lis-la, lis-la, lis-la!!! Répéta-t-il, en pleine exaste.

- En plus elle n'est que pour toi. Tu ne veux pas la lire toi-même? Il y a peut-être des secrets dedans~.

- Oooooh!! C'est vrai?!

Il n'attendit pas la réponse et se précipita dehors avec la lettre, et alla s'assoir contre un mur. Il l'ouvrit doucement, tremblant.

"Cher Lorenzo,

Je t'écris pour te dire que je me porte très bien, malgré la chaleur étouffante et le manque de nourriture. Oui, il fait très très chaud en Égypte! Nous avons rencontré quelques populations en chemin, dans les quelques villages que nous avons croisé, et même si au début ils ont eu peur, ils étaient très gentils, certains m'ont offert de l'eau. Et Sébastien a renversé sa gourde par terre! Nous avons beaucoup rit mais lui ne riait pas du tout. Sinon, il ne se passe pas grand-chose. Je crois que nous allons au Caire, car c'est là-bas que le général Bonaparte voudrait faire des recherches. Je pensais que nous resterions à Alexandrie mais finalement nous nous sommes engagés dans le désert. Il y a du sable partout! Mais contrairement à la plage, il n'y a pas d'eau! Il y a quelques jours, nous avons eu l'honneur de voir le général Junot monter sur un chameau pour la première fois. Que c'était drôle aussi! Il s'est mis en colère et ça a mis le général Bonaparte en colère, du coup il criaient tous les deux et le chameau a pris peur et s'est enfui à toute vitesse! Nous nous amusons beaucoup, surtout moi, Sébastien, lui, fait constamment la tête. J'aimerais beaucoup que tu sois là avec moi. Tu me manques énormément... avec tout mon amour, ton grand frère qui t'aime,

Le grand soldat Francesco!"

Lorenzo sourit doucement et serra la lettre contre son cœur, l'émotion le submergeant.

- Alors, que dit Franseco dans sa lettre? De bonnes nouvelles j'espère? Demanda sa mère en s'approchant.

Le garçon ne répondit pas, reniflant légèrement.

- Lorenzo... tu vas bien..? Mais tu pleures..!

- ...Non... Non ce n'est rien! Je... je suis heureux d'avoir une lettre de lui...

- Une lettre, c'est bon signe, mais j'espère surtout qu'il nous reviendra sain et sauf! Grogna un vieil homme assis sur une chaise près de l'entrée de l'auberge, tel le cliché d'un western.

- Papa, ne dis pas ça! S'indigna la mère. Tu vas faire de la peine à Lorenzo!

- Quoi?! Il faut bien dire la vérité!! Un soldat ce n'est pas fait pour vivre, mais pour mourir! Dieu a su me garder en vie mais ce n'est pas le cas pour tous ceux qui s'engagent sur le champ de bataille.

- Oui, on le sait, tu as fait la guerre, tu as survécu. Ne l'écoute pas, mon Lorenzo, d'accord? Et puis c'est une expédition à laquelle Francesco a pris part, n'est-ce pas? Ce n'est pas une guerre. Est-ce qu'il mentionne une quelconque bataille dans cette lettre?

- N... Non...

- Voilà, tu vois bien. Maintenant, que dirais-tu de m'aider à faire les pastas pour les clients de ce soir? Ce sera en son honneur!

- Ouiii!! Bonne idée!!

Le vieil homme observa sans émotions les deux personnes rentrer.

- Francesco... ce petit, il est bien trop naïf pour faire face à la cruauté du monde.

Folie rime avec irréfléchiOnde histórias criam vida. Descubra agora