Chapitre [45]

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Junot observa tout autour de lui.

Marseille était une grande ville, et encore plus pour un petit habitant de la campagne bourguignonne.

Il se retourna vers son grand frère.

- Alors, n'est-ce pas magnifique? Ce n'est pas Paris, mais l'architecture est belle!

- En effet...

- Tu sais, je suis réellement heureux que tu aies accepté mon invitation!

- C'était la moindre des choses. Tu disais avoir besoin de moi pour ce voyage.

- Oui, enfin je voulais surtout que tu voies ce que c'est que de voyager voire de te battre, vu que tu es rarement sorti du village... mais ce n'est pas important!

- Au moins, ce voyage sera court. J'ai besoin d'être rentré pour les moissons.

- Hum, eh bien... là-dessus... en fait, nous ne savons pas encore combien de temps durera ce voyage. En fait, nous ne savons même pas où nous allons...

- PARDON?!

- Oui, seul mon général et quelques autres le savent. Ça va être la surprise~!

- Andoche, je... je crois que je ne veux vraiment pas partir... jamais je ne pourrai rester aussi longtemps loin de ma femme et de mon fils! Tu ne peux pas comprendre, toi, tu as tous tes amis et tu pars à leurs côtés!

- Eh bien, oui, pourquoi s'encombrer d'une épouse sotte et inutile quand j'ai quelqu'un comme mon général bien-aimé auprès de moi? Pense un peu à la gloire, aux batailles remarquables que nous allons mener! Aux contrées que nous allons découvrir!

- Je n'ai pas ta fougue et ta soif d'aventures, Andoche. Je ne veux pas partir.

- Fais-moi confiance, je te protégerai, et ensemble, nous ramèneront la gloire sous notre nom!

Il se mordit la lèvre. Avait-il vraiment le choix? Il ne pouvait pas repartir en Bourgogne comme ça...

- Je vois que je n'ai pas le choix... bon, très bien, je... j'accepte.

~ ☘ ~

19 Mai 1798

Le ciel était d'un bleu scintillant, comme s'il reflétait l'énergie vivifiante qui emplissaient tous les soldats, chercheurs, médecins qui peuplaient le port. Le départ était dans quelques heures, et personne encore à part le général en chef et quelques-uns de ses confidents ne connaissaient la destination du voyage que ces milliers de gens travaillant dans une panoplie de domaines différents allaient entreprendre.

Au milieu de tout ce brouhaha d'excitation, Junot marchait tout heureux vers le port en compagnie de son frère qui, lui, arborait une expression bien plus sombre.

Il s'arrêta, fixant inlassablement le sol.

- Andoche, je... je crois que je ne peux vraiment pas entreprendre ce voyage, peu importe où nous allons, je... je veux rester en France, et retourner en Bourgogne...!

Le jeune homme regarda son frère, un grand sourire aux lèvres.

- Voyons, tu ne peux pas abandonner maintenant! Tu m'as promis que tu te joindrai à nous! De toutes façons, tu n'as pas le choix, le général en chef a ordonné ta présence.

- Je le sais bien, mais... je ne pourrai décidément jamais abandonner la femme et le fils auxquels je tiens le plus au monde. S'il te plaît, tu ne peux vraiment pas aller demander encore au général Bonaparte de me laisser l'autorisation de ne pas embarquer?

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now