Chapitre [93]

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Près de l'auberge où travaillait Marie, il y avait une grande cour où buvait quelques hommes dans un coin et où discutaient des amies dans un autre. Et au milieu, un enfant qui jouait avec quelques bâtons. Francesco s'en approcha, arborant un sourire rassurant.

- Bonjour...! Eugène, c'est ça? Tu es bien le fils de Marie?

Le petit garçon regarda l'homme qui l'avait interpellé.

- Oui... et vous Monsieur, qui êtes-vous?

- Oh, tu peux m'appeler par mon prénom, voyons! Je m'appelle Francesco.

- Fran.. ces.. co.. c'est pas un prénom commun, ça! Je ne le connais pas encore.

- Haha! En effet, c'est parce que c'est un prénom Napolitain.

- Ooh, tu viens de Naples??

- Eh oui! C'est loin de Paris.

- Ma maman m'en a parlé. J'aimerais beaucoup y aller!

- Haha! Un jour, je t'y emmènerai avec elle.

- Ce serait bien! Dis, c'est comment là-bas exactement...?

Francesco s'assit à ses côtés.

- Naples... c'est très grand, et très joli!

- Ils ont un roi et une reine à Naples, non?

- Oui... le roi est assez banal, il n'est pas très important, mais la Reine, Marie-Caroline, c'est la plus belle de toutes les reines. Elle a aussi beaucoup de caractère et est très intelligente, je la respecte beaucoup. C'est la sœur de Marie-Antoinette, mais elles ne se ressemblent pas du tout...

- Maman disait que c'était une idiote et qu'on avait bien fait de lui couper la tête.

- À qui, à Marie-Antoinette?

- Oui! Et à tous ces peigne-culs d'aristos!

- Eh bien, elle t'en apprend de jolis mots, ta mère, rit-il.

- Mais elle est très intelligente!

- Cela, je le crois. J'ai beaucoup discuté avec elle pour m'en rendre compte.

- Et donc, tu es un client de ma mère?

- On peut dire ça. J'habite juste en face.

- D'accord...

- Et je pense venir travailler ici, si ta mère veut bien. Il faut bien que je me fasse un peu d'argent! Je souhaiterais aussi faire la classe aux enfants comme toi, qui vivent par ici.

- Oh, oui, ce serait chouette! J'ai toujours rêvé d'apprendre à lire! Et mère serait fière de moi!

Francesco sourit. Ce garçon était adorable. Il sentait qu'il allait se plaire ici.

~ ☘ ~

- Puis-je entrer?

- Hm? Oh, Junot, c'est toi! Oui, entre donc.

Il obéit et alla s'asseoir sur l'un des fauteuils que Cambacérès lui indiquait, l'air embarrassé.

Approchant de la cinquantaine, cet homme n'avait rien perdu de son charisme ; ses cheveux poudrés étaient tirés en arrière, et sa veste rouge vif mettait en valeur ses joues et lèvres naturellement roses.

- Tu veux une tasse de café? Du thé? Lui proposa-t-il. Ils vient directement des Indes, c'est une de mes cousines qui me l'offert.

- Non... non merci...

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now