Chapitre [70]

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Francesco avait été convoqué dans la tente du général en chef. Un simple soldat comme lui, il se demandait bien pourquoi, mais ce n'était pas le plus surprenant. Non, le plus surprenant, c'était qu'il était présentement en train de l'embrasser avec ses mains sur ses hanches.

Le napolitain, d'abord trop surpris pour réagir, se recula d'un coup. Chose inutile puisqu'il vint se recoller à lui.

- G... Général... mais... que...!!

- Allons, ma jolie, ne vas pas me dire que je ne te plais pas.

Il devait bien jouer le jeu. C'est de cette façon que procédaient les autres généraux, non...?

- C-Cessez!! Je suis un homme!!

- Mais oui... c'est ce que tu as dit à tout le monde, hm..?

Il lui ouvrait déjà son uniforme, et Francesco commençait déjà à paniquer. Que pouvait-il faire, crier? Personne ne faisait attention...!

Mais la chance lui revint quand le général en chef vu le torse bel et bien plat et masculin qu'il avait devant les yeux. Francesco profita de sa surprise pour le repousser.

- J... Je croyais que vous étiez une femme! Mentit-il.

Il n'allait tout de même pas lui avouer... qu'il savait qu'il était un homme... maintenant, il s'en voulait. Il n'aurait vraiment pas dû lui sauter dessus ainsi. Quelle image avait-il donné?! Il était fatigué, voilà...

- Ah non, vous n'allez pas vous y mettre vous aussi!! Cria Francesco. Écoutez, général en chef ou non, je ne supporterai pas que l'on se moque encore de moi!!

- Hmf!! Vous êtes un soldat qui ne manque pas de caractère!

- Si c'est votre verdict. En tout cas même si vous êtes mon supérieur, je n'obéirai qu'au général Junot!

- ...Le général Junot? Que... lui trouvez-vous de si spécial?

- Il n'est pas stricte et lointain comme les autres généraux... il est proche de ses soldats et sait les ménager. Et puis l'on ne s'ennuie jamais en sa compagnie.

Le général en chef aurait voulu lui répondre que c'était bien vrai, mais que Junot n'était qu'à lui, à lui seul, et qu'en jaloux et possessif excessif qu'il était, il ne supportait pas qu'un simple soldat lui porte la moindre attention et dévotion, mais au lieu de cela, il garda un visage neutre, presque froid.

- Eh bien, gardez-vous de vous en approcher de trop près. N'oubliez pas que vous n'êtes qu'un simple soldat et qu'il est un général.

- Oui... répondit Francesco d'un air évident sans trop comprendre.

- Maintenant, sortez et ne pénétrez plus dans ma tente sans autorisation!

- Mais c'est vous qui m'avez demandé de venir ici-

- SILENCE! Sortez ou je vous ferai sortir par la force!

- Oui, oui...!

Le napolitain haussa un sourcil en ressortant. Complètement fou, ce général en chef...

Il avait du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer. Il y a quelques semaines, lors de leur conversation, il lui avait pourtant semblé sympathique, voire même timide. Il l'avait considéré d'égal à égal, aussi surprenant que ça puisse paraître. Et là... il avait été dur et stricte, à en faire peur... comme s'il avait mis un masque. Il était peut-être ivre, ou fatigué, pour avoir agit de la sorte.

Même si ce n'était pas la première fois... qu'il l'avait embrassé... au Caire... tout ça était beaucoup trop étrange.

Enfin.

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now