Chapitre [133]

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Le Soleil était à son zénith et éclairait la petite chambre des deux anciens soldats. Alors que Sébastien dormait profondément - et cela s'entendait à ses ronflements -, emmitouflé sous plusieurs couvertures, Francesco ouvrit la porte en grand et s'approcha, un papier à la main.

- Sébastien, réveille-toi! Regarde, j'ai reçu une lettre de mon amie Lilian...

On entendit un grognement provenir de la masse de draps, puis une tête émerger. Son propriétaire lança un regard noir à Francesco, qui s'assit sur le rebord du lit.

- Laisse-moi dormir... et puis qu'est ce que j'en ai faire?!

- Oh, jaloux comme toujours mon Sebastiano d'amour. Il lui ébouriffa les cheveux et lui fit un baiser sur la joue, tout sourire, point impacté par cette énergie négative. Tu ne veux pas savoir les nouvelles?

Le blond se retourna en grommelant.

- Je ne suis pas jaloux du tout! Vas-y, de toutes façons tu ne vas pas arrêter d'en parler, même si je te le demande!

"Comme avec cet abruti de général Junot", se retint-il de rajouter.

- Quelle mauvaise foi... Il parcouru une nouvelle fois la lettre. Enfin, elle me dit que tout va bien, par contre il pleut beaucoup. C'est drôle, ici il n'a pas plu depuis des semaines...!

- Pfff....

- Pourquoi es-tu de si mauvaise humeur...?!

- Parce que tu m'empêches de dormir.

Francesco fronça Les sourcils. C'en était la seule raison, vraiment? Il le fixa.

- Sébastien, il est déjà midi passé. Je suis levé depuis plusieurs heures. Tu es paresseux.

- Je m'en moque...

Et c'était totalement vrai. Mais pour le napolitain, c'en était trop.

- Tu es insupportable!! Tu ne peux pas être reconnaissant un peu?! Tu es nourri, logé, et cela sans presque rien faire en plus!! Je travaille, je paye tout, je t'apprends à lire, sais-tu combien c'est important de savoir lire?! Des milliers d'autres personnes rêveraient d'être dans une aussi bonne condition que la tienne, et toi tu ne trouves aucune autre manière de me remercier que d'être de mauvaise humeur!!!

Sébastien se retourna à nouveau vers lui.

- Tu sais très bien que je suis comme ça depuis que l'on se connaît... Et... Et puis je ne t'ai pas obligé à m'apprendre à lire!!

- J'ai eu pitié de toi! Et je crois bien que je n'aurais pas dû!!

- Grrrr, c'est bon, j'ai compris, je me lève!! Pesta-t-il en sortant du lit d'un geste brusque.

Francesco l'arrêta dans son élan.

- Ce n'est pas qu'une question de te lever ou non! C'est général! À chaque fois que je parle de quelqu'un d'autre que de toi, tu es de mauvaise foi!! Je prends soin de toi, et voilà comment tu me traites!! Et ce n'est pas que moi, Marie aussi, tu devrais lui être reconnaissante, et les enfants aussi!! Et tu te demandes pourquoi il m'est plus agréable de passer du temps avec Gabriel qu'avec toi?! Lui au moins il est respectueux de ce que je fais pour lui!! Et il ne se met jamais en colère pour rien, il ne se met même jamais en colère!!

Le sang de Sébastien ne fit qu'un tour.

- Si tu le veux tellement, je pars et ainsi tu seras tranquille!!

Francesco rit jaune.

- Tu pars?! Laisse-moi rire! Combien de fois me l'as-tu déjà dit? Tu es incapable de te débrouiller seul! Sais-tu au moins cuisiner? Tu ne sais même pas lire correctement l'insigne d'une boutique!! Même Thérèse se débrouillerait mieux que toi!!

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now