Chapitre [62]

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S'il y avait un endroit dénué de règles et où tous, que ce soit généraux, soldats ou locaux passaient du bon temps, c'était bien les bordels. Et dans les petites rues du Caire, nombreux étaient ceux qui avaient doublé leur chiffre d'affaires grâce aux français qui venaient troquer leurs quelques pièces de solde pour une nuit avec une femme exotique. Au milieu de tout ça, Andreas et Francesco s'étaient installés seuls dans un coin rempli de coussins, commandant du vin à foison.

- Andreas... j'ai encore soif...

- T... Tiens...

L'espagnol attrapa la bouteille avec sa main vacillante et la mit aussitôt dans la bouche de Francesco. Celui-ci y bu plusieurs gorgées avant de l'écarter et de se mettre à rire.

- Tes cheveux... ils sont tous flous! Toi aussi tu es tout flou!

- Toi... tu es encore plus beau que lorsque je suis sobre...

Andreas lui sauta littéralement dessus, atterissant dans les coussins. Il agrippa ses cheveux et lui roula la pelle de sa vie.

Les quelques jeunes femmes autour d'eux encore libres s'approchèrent, curieuses, assistant à cette scène plutôt inédite. Tellement inédite, et intéressante, que dès qu'Andreas avait enlevé sa chemise et dévorait le cou de son ami occupé à vider une bouteille, tout un petit groupe s'était formé autour d'eux.

- Andreas... 'me sens pas... très bien...

- Tais-toi, marmonna-t-il en retournant l'embrasser maladroitement.

Il continua de parcourir son corps, descendant une main sur son torse et sa hanche, tandis que l'autre s'agrippait à ses cheveux. Il dévia ses lèvres sur son cou, l'y embrassant tout d'abord puis l'y dévorant jusqu'à laisser des suçons.

Francesco ne se retint pas d'exprimer son plaisir, mélangé entre l'alcool qui lui montait à la tête et les gestes de son compagnon.

De son regard vague, il remarqua toutes les femmes qui les entouraient.

- Hmm... nous avons... un public...

- Tant mieux... comme ça tout le monde verra ton magnifique corps... oui, tu as un corps sublime, mi amor...un corps de Dieu Romain... mon Apollon...

- Apollon... c'est le nom grec, le corrigea-t-il en grimaçant. Pour les Romains c'est... euh... je ne sais plus...

Francesco se mit la main devant la bouche. Un peu plus et il aurait décoré la tapisserie.

Et... ils ne sentait plus les baisers d'Andreas... comment cela se faisait-il...?

Il se releva comme il pu, mais il ne tomba pas sur l'homme qu'il attendait.

C'était Sébastien qui le fixait, les mains sur les hanches, et qui semblait avoir poussé Andreas plus loin.

- Tiens... tu n'es pas avec tes femmes? Demanda Francesco en sa direction.

- Elles ne m'amusent plus. Et je dois m'occuper de mon frère.

Est-ce que c'était l'alcool qui lui faisait voir ça? Sébastien, l'éternel ivrogne et Don Juan imbu de lui-même, qui disait s'ennuyer de femmes? Combien avait-il bu de bouteilles, exactement?

Il resta un instant à le fixer, cherchant quoi lui répondre. Il analysa la situation, et lui répondit la chose la plus évidente.

- Ouais! Sébastien... viens te joindre à nous!

Andreas sortit sa tête des coussins et se lécha ses lèvres en entendant ça.

- Oui, plus on est de fous, plus on rit...

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now