Chapitre [96]

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- Bon sang, Tu es vraiment idiot... pourquoi ai-je accepté de t'accompagner?!

- Parce que tu es mon ami! Et que tu avais plus de couilles que n'importe qui dans le régiment. Lui assura Sébastien.

- Je n'en suis pas si sûr...

- Tu ne fuis pas sur le champ de bataille, contrairement aux autres.

- Mais cela ne signifie pas que je suis capable de m'introduire dans ce bal mondain! J'ai beau être habillé d'une de ces vestes qu'on a volé aux nobles d'Ancien Régime, un fils d'aubergiste napolitain comme moi ne connaît rien à l'étiquette et aux manières de ce monde...

- Le général Murat aussi était fils d'aubergiste, et regarde où il en est maintenant.

- Je n'ai rien à voir avec lui!

- Très bien, très bien... allez, souris, fais bonne figure.

Francesco sourit aux quelques gardes devant l'entrée du palais comme s'il n'était pas des leurs, un peu gêné à la fois de la prestance dont il devait faire preuve mais aussi de cette couverture qui ne lui siait pas.

- Étrange, personne ne vérifie si nous avons des invitations... souffla-t-il.

- Tant mieux! Que crois-tu, nous ne sommes plus au temps de la monarchie! Chaque citoyen possède le droit de rentrer comme bon lui semble dans la fête qu'il souhaite...

- Eh... je crois que tu exagères un peu, là. Il y a surtout moins de sécurité. Avec tous les attentats qui visent le premier consul, c'est assez étonnant, d'ailleurs...

- Peu importe, nous sommes entrés et c'est le principal! Maintenant, il n'y a plus qu'à trouver ma dulcinée~!

- Ta... quoi?! La prostituée que tu t'étais trouvé en Italie n'était pas la femme de ta vie?

Il pensait qu'il s'était entiché de lui, puis de ce cette prostituée... et maintenant d'une autre. Il fallait suivre. Ce qui le navrait surtout, c'était ce besoin constant qu'il avait de s'enticher d'une femme pour se persuader qu'il n'était pas tombé dans la décadence en ne pouvant pas résister à un homme. Il avait de la chance que Francesco ne soit pas un homme jaloux...

- Bien sûr que non! Elle était trop ennuyeuse, elle rouspétait tout le temps et ne faisait que me demander des cadeaux, j'ai fini par la lâcher. Bon, même si en réalité, elle s'était jouée de moi. Enfin! La femme dont je te parle ici, ma chère Justine d'amour, est la plus belle et magnifique femme de toutes!

Dans quel délire était-il encore parti... il partait loin, le déni. Ou alors il lui en voulait pour quelque chose, et il voulait le narguer?

- Et je parie que tu ne l'as rencontré qu'une seule fois.

- Exact, lors d'une des parades militaires qu'il y a eu à Paris, mais le coup de foudre a été immédiat! C'est d'ailleurs pour cela que j'ai décidé de la demander en mariage ce soir!

- Alors comment connais-tu son prénom? Et attends... comment?!

- J'ai entendu une de ses amies l'appeler~! Et regarde un peu ça!

Francesco ouvrit grand les yeux en voyant la bague que son ami lui présentait.

- Co... Comment t'es-tu procuré ceci?!

- Elle était dans la poche de cette veste, j'ai eu une chance inouïe!

- Bon Dieu... tu es vraiment fou...

- Notre général aussi, et pourtant tu lui obéis.

- ...C'est vrai. Mais lui, il a les faveurs du premier consul!

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now