Chapitre [59]

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Sous la chaleur écrasante, Francesco avait laissé son uniforme avec ses affaires, et se baladait seul dans les rues du Caire en simple chemise ouverte et avec son pantalon remonté. Le temps de la bataille des pyramides qui annonçait une guerre interminable contre les mameloucks étaient révolu ; cela faisait plus d'un mois que le général en chef s'occupait des recherches avec les chercheurs et en oubliait son armée. Par conséquent, soldats et généraux étaient libres, et c'est justement de cette liberté que profitait notre napolitain.

Il s'arrêta devant une inscription gravée sur un mur, curieux de voir ces signes qu'il ne pouvait pas comprendre. Était-ce de l'arabe...? Ou une autre langue?

Il fut sorti de ses pensées par un homme qui posa sa main sur son bras. Pas de gestes brusques ou de réflexe qui l'aurait fait sortir son arme, Francesco se retourna simplement vers lui. Il haussa un sourcil en voyant devant lui un homme assez âgé, et pourtant qui n'était point courbé et que les rides de son visage embellisaient. Il l'observait en souriant, une expression tranquille qui apaisait le napolitain.

- Hm... bonjour? Tenta-t-il.

Qu'il était idiot! Il était arabe, comment pouvait-il connaître le français?!

- Hello, lui répondit l'homme d'un geste de main.

- Euh.. vous.. parlez anglais? Moi, très peu...

- Sun, lui dit-il en pointant le Soleil du doigt.

Puis il montra l'inscription que Francesco lisait un instant plus tôt.

- Oh, c'est une phrase sur le Soleil!

L'homme mima sa main qui descendait puis la direction de la Lune qui n'était pourtant pas encore visible dans le ciel.

- Le soleil qui se couche...? La nuit?

Il hocha la tête, comme s'il avait vu qu'à sa seule expression le jeune homme avait compris.

- Moi, Francesco, indiqua le napolitain en se pointant lui-même du doigt.

- Sohan.

Francesco jugea que c'était son prénom ; et il pointant à son tour un point dans l'horizon, la direction de la mer, s'il ne se trompait pas.

- From... Naples! Napoli!

- Hm... Napoli? France?

- No! No France! Hm, regardez!

Il s'accroupit et dessina grossièrement de son doigt une Europe plus ou moins ressemblante dans le sable. Il y ajouta le haut du continent africain et lui montra :

- Là, Égypte! Là, France! Et là... Napoli! D'où je viens!

- Napoli... ealaa aljanib alakhar min albahr, mithl faransa.

- Euh... oui... Et vous? Du Caire? Cairo?

Il hocha la tête. Bon, en même temps, cette question était un peu inutile. Il aurait toujours pu voyager et venir d'autre part, enfin.

Comme son nouvel ami avait l'air intéressé, Francesco lui montra tous les autres pays d'Europe, dans un mélange de français, d'anglais et de napolitain, voire même de mots arabes qu'il avait entendu.

Le viel homme souriait, heureux de rencontrer une personne d'une culture totalement étrangère et si aimable. Il est vrai que beaucoup de soldats avaient malheureusement été violents et irrespectueux, mais celui-là avait l'air d'avoir un cœur pur et de bonnes intentions.

Plus loin, un certain général en chef sortait d'un pas rapide d'une grande maison, des papiers sous le bras. Il passa devant eux mais ne les remarqua d'abord pas. C'est en entendant les déblatérations incompréhensibles du napolitain qu'il s'arrêta. Il porta son regard sur le soldat, assis au sol avec un habitant. Ils avaient l'air de discuter proprement...

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now