Chapitre [161]

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- Gabriel, est-ce que je t'aime autant que j'aime Sébastien?

Le garçon releva la tête des haricots qu'il était en train d'ébouter. Quelle curieuse question était-ce là...!

- Quelle est cette question? Demanda-t-il en riant. Toi seul devrait être en mesure de répondre.

- Je sais que je l'aime, mais je pense t'aimer aussi, même si c'est différemment, mais... je veux ta réponse à toi.

- Eh bien, moi je te dirai que cela n'a rien à voir mon Francesco, tu mélanges tout.

- Je ne comprends rien, oui...

Francesco laissa tomber le haricot vert dans un bol de bois et en prit un autre. Il l'aimait, Sébastien, il en était certain. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il avait besoin de cet homme auprès de lui. Et puis il était énervant, mais qu'est-ce qu'il était beau. Et Gabriel... il était attiré par lui aussi, c'était indéniable. Mais est-ce qu'il l'aimait? Ce dernier lui avait dit qu'il mélangeait tout. Ce n'était donc pas le même sentiment?

Il fixa le bol. Ils faisaient ce travail répétitif depuis ce matin. Autant dire que cela commençait à l'ennuyer. Néanmoins, il pouvait converser avec son précieux ami, et son cœur s'en retrouvait réchauffé. Il était heureux de n'habiter qu'à trois heures de marche. Avec une distance aussi courte, il devrait venir lui rendre visite plus souvent... mais ils étaient tous les deux souvent occupés. Il s'en voulait un peu.

Toujours était-il qu'ils s'étaient retrouvés à faire face à l'autorité de la sœur aîné, qui leur avait ordonné d'ébouter un tonneau entier d'haricots verts avant ce soir. Au début, ça détendait, puis ça finissait par énerver. Francesco en devenait fou, il était persuadé de rêver d'haricots verts cette nuit.

- Que veux tu donc savoir? Lui demanda Gabriel avec curiosité.

Francesco arrêta ses mouvements pour fixer un point vague devant lui.

- Pourquoi j'ai envie de te sodomiser à outrance autant que j'en ai envie pour Sébastien. Et pour d'autres encore.

Ça, c'était direct.

- Parce que... tu es très porté sur les plaisirs de la chair et que je suis une de tes âmes soeurs, sourit-il.

- Ah, donc tu le dis!

- Oui, je le dis. Je l'avoue.

- Et Sébastien aussi, du coup?

- Non... Sébastien... C'est bien plus fort que ça. C'est autre chose.

Francesco reprit son travail. Il commençait à avoir mal aux mains. Et chaud, le Soleil tapait. D'ailleurs, il y avait autre chose qu'il avait envie de faire.

- C'est surtout mon envie de lui donner une claque qui est plus forte qu'avec toi.

- Vos âmes ont une relation passionnelle...

- Je ne comprends absolument rien. C'est pire qu'avant.

- Ce n'est pas facile d'expliquer tout ça Francesco, disons que c'est... normal.

- Normal... Tu sais Gabriel... moi, j'aime beaucoup passer du temps avec toi... même quand on ne fait rien au lit, si tu as besoin que je précise!

- Je sais~.

Francesco prit un air consterné.

- J'ai l'impression que tu sais tellement de choses qui me sont inaccessibles. Je me sens idiot à côté de toi.

- Allons, ne pense pas ça. Je suis très loin de tout savoir, et il m'arrive de me tromper.

- Et tu as dit que j'avais "des" âmes sœurs, mais alors qui sont-elles, les autres? Et puis d'ailleurs, comment le sait-on lorsque l'on rencontre une âme sœur?

Folie rime avec irréfléchiWhere stories live. Discover now