La Lumière d'Asthéa : la Princesse Déchue

Chapitre 1 (3)

La princesse dormait paisiblement quand, soudain, la porte s'ouvrit brusquement.

« Debout Allie ! C'est le grand jour ! »

La princesse gémit. Elle se retourna dans son lit lorsqu'elle sentit les rayons du soleil lui caresser le visage. On avait tiré les rideaux, apparemment. Elle grogna.

« Laisse-moi dormir.... »

Elle sentit une masse à côté d'elle et ouvrit les yeux. Elle découvrit le visage souriant de sa seconde meilleure amie, Elléïs. Ses longs cheveux bouclés bruns encadraient parfaitement son visage au teint mate et ses hautes pommettes. Elléïs prit la couverture rose à froufrou et la retira, au grand désespoir d'Alyssa.

« Tu es vraiment pénible, parfois, El », bougonna-t-elle.

« Je sais et c'est pour ça que tu m'adores », dit-elle en riant.

Elle se jeta sur son amie et l'embrassa sur la joue.

« Joyeux anniversaire ma Allie ! »

« Lâche moi », protesta la jeune fille.

Mais intérieurement elle riait. Elléïs avait toujours été la plus énergique du palais. Voire même plus qu'elle. Elles faisaient la paire parfaite pour faire toutes sortes de bêtises. Floren, elle, essayait de les calmer mais ça neréussissait pas, la plupart du temps. On ne pouvait pas contenir deux caractères aussi forts que les leurs.

Elle tenta tant bien que mal de se séparer de la jeune fille mais cette dernière l'avait fermement emprisonnée dans ses bras. C'est sur cette bataille que Floren, suivie de deux autres femmes de chambres portant des plateaux, arriva. Elles s'inclinèrent respectueusement.

« Aidez-moi, je vous en prie... Elle va m'étouffer », geignit la princesse en tendant un bras faiblement.

Les jeunes filles rirent doucement. Alyssa soupira et finit par abandonner. Quand elle ne sentit plus de résistance de la part de son amie, Elléïs la relâcha.

« Bonjour, vous trois. Vous avez bien dormi ? », demanda la jeune fille aux domestiques.

« Très bien, dame Elléïs », dirent-elles en baissant la tête.

« Allie, elles n'ont toujours pas compris, apparemment », soupira la jeune fille.

« A qui le dis-tu ? J'ai beau leur expliquer, elles ne veulent rien entendre ».

« Excusez-nous, Elléïs », se reprirent les jeunes filles. « Nous vous avons apporté votre petit déjeuner. Le prendrez-vous sur le balcon ? »

« Oui », répondit la princesse en se levant.

Elle regarda son reflet dans la glace.

« Floren, pourrais-tu me coiffer, s'il te plait ? J'aimerais voir la salle de bal, mais je ne peux pas m'y rendre avec ces rouleaux dans la tête »

« Bien sûr, votre altesse », acquiesça Floren.

Les deux autres sortirent de la chambre afin de préparer la table. Floren se plaça derrière la princesse et commença à la décoiffer. Ses cheveux tombèrent en de magnifiques boucles de part et d'autre de la tête. La princesse sourit. Ce n'était pas si affreux, finalement.

Floren finit d'arranger les boucles pour le bal de ce soir en l'honneur de ses seize ans. Cela promet d'être amusant, se dit la jeune fille. Elle adorait les bals. Danser, raconter des ragots, s'amuser. C'était de ça que la vie devait être faite. Une fois fini, elle passa sa robe du jour, simple, vert émeraude, au col de dentelle qui montait jusqu'à la base de son cou et une petite paire de chaussures plates, vertes également.