La Lumière d'Asthéa : la Princesse Déchue

Chapitre 18 : Quatrième Partie

Mia

« Recommence ! »

Mia jeta un regard noir à son professeur. Une vielle petite femme, dont la tête couverte de cheveux gris était encore plus sévère que l'air menaçant de Lucilius quand on le prenait pour une femme. Retenant un juron dans sa gorge, Mia se retourna vers le bassin.

Même si cette femme lui tapait sur les nerfs, cet endroit était tout simplement le rêve pour elle. Spacieux, un bassin rempli d'eau occupait près les trois quart de la pièce. L'eau du bassin provenait d'une sorte de pluie fine qui tombait directement dedans. Mia ne savait pas comment ils avaient pu faire ce genre de chose, mais elle s'y sentait bien. Voir toute cette quantité d'eau lui rappelait les Mers du Sud.

Mais chez elle, il n'y avait pas cette horrible grand-mère qui lui braillait dessus. Personne là-bas se serait permis de le faire !

« Qu'attends-tu ? Nous n'avons pas toute la journée ! »

Où étaient donc passés les doux mots, pleins de respect de tout à l'heure ? Disparus à son grand regret.

Elle tendit la main pour la cinquantième fois de l'après-midi. Elle avait mal au bras, et ses pouvoirs commençaient à fatiguer aussi. 

Dès qu'elle avait mis un pied ici, elle n'avait même pas eu le temps de plonger dans l'eau. Non, elle avait dû faire ce que la vielle dame appelait un exercice d'endurance magique.

Elle devait créer cent bulles d'eau et faire tourner cinquante dans un sens et le reste dans l'autre. Si elles entraient en collision, si elles s'arrêtaient, si elles tombaient, elle devait tout recommencer.

Mia avant juste envie à ce moment de les faire tomber sur la petite dame. Elle se massa le cou de sa main libre et se reconcentra sur les bulles. La première s'éleva dans les airs, la seconde, la troisième... Puis les cent furent à nouveau en l'air, au-dessus du bassin. Mia prit une profonde inspiration et leva sa seconde main. Elle fit tourner sa main droite, et aussi les bulles de droite firent de même. Elle répéta le même geste avec sa main gauche. Se concentrant au maximum, Mia essaya de garder le rythme. Mais dès qu'elle portait son attention sur une partie des bulles, les autres commençaient à faire n'importe quoi. Et cette fois-ci fut comme les autres. Une partie des bulles de droite retombèrent dans l'eau.

« Recomence ! ». Et la voix de chèvre de la grand-mère ressurgit elle aussi. 

Mia passa ses mains dans ses cheveux, manquant presque de s'arracher le peu qu'elle gardait Ses pieds battaient nerveusement le sol, et elle tût le cri de colère qui germa dans son ventre . Elle balaya l'air de sa main, et l'eau du bassin se fracassa contre le mur d'en face, avec une force qu'elle n'aurait même pas soupçonné. Elle en avait plus qu'assez. Elle ne faisait que la même chose depuis trois heures ! Elle était fatiguée, pas physiquement mais mentalement. Elle n'en pouvait juste plus. Pour elle, c'était même pire que la traversée des Desert de l'Est. 

Elle tomba sur le sol et s'allongea, les bras et les jambes écartés en étoile. Le bruit de la cane de la vielle dame troubla sa paix et bientôt elle apparut dans son champ de vision. Mia ne voyait même pas ses yeux à causes de la multitude de rides qui les dissimulaient.

« C'est tout ce dont tu es capable ? A ce rythme oublie la Réincarnée, tu ne seras même pas capable de te protéger toi »

« Hey ! Jusqu'à maintenant on s'en est sorti sans problème », grogna Mia en fermant les yeux. Elle ne voulait plus voir ce visage qui l'irritait considérablement.

« Tu as un gros souci jeune fille », dit la vielle femme après un moment.

« Ah ouais ? Et lequel ? »