Chapitre 3 (4)

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Alyssa

Elle regarda les fleurs qui venaient de pousser comme l'on dévisage une bête. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et couler le long de ses joues. Elle reprit ses esprits peu à peu et croisa le regard attristé de Kendra. La jeune fille devait penser qu'elle avait fait quelque chose de mal. Non, c'était tout le contraire.

Alyssa renifla et essuya ses larmes avec la large manche de sa robe. Elle sourit et s'agenouilla devant les fleurs.

« Je n'aurai jamais pensé revoir cela un jour, dit-elle doucement.

C'était exactement le sort de sa mère, à la différence que ce dernier était chanté et dans la langue moderne. Alyssa rit tout en pleurant. Elle cueillit un lys blanc, la fleur préférée de sa mère. Elle l'approcha de son nez et la sentit. Presque la même odeur. Toutes ces fleurs lui rappelaient les bons souvenirs. Elle se releva et serra Kendra dans ses bras. Elle lui murmura un faible merci.

Une fois calmée, les trois jeunes filles retournèrent à leur campement. Kendra avait cueillit des racines comestibles. Elle avait ensuite demandé à Elléïs de fabriquer des bols afin qu'elle puisse les cuire avec l'eau du ruisseau. Alyssa regarda les deux filles s'activer afin de préparer de quoi les nourrir. Elle remarqua tristement qu'elle ne savait rien faire. Elle avait toujours eu l'habitude d'être servie. Pas de se servir elle-même.

Kendra semblait s'y connaitre en cuisine. Quant à Elléïs, elle avait déjà fabriqué deux bols dans un bois sec et dur. Ils étaient bien faits. Alyssa en prit un entre ses mains et en caressa l'intérieur. Il était lisse et n'avait aucun trou. Kendra repartit vers le ruisseau pour aller chercher de l'eau. Elle s'était proposé pour aller en chercher mais Kendra avait répondu que ce n'était pas la peine, avant de disparaitre entre les arbres.

Quelques minutes après les trois jeunes filles mangeaient une délicieuse soupe aux racines. Le gout n'était pas mauvais, c'était même bon. Kendra leur expliqua que cette racine donnait beaucoup d'énergie. Elles en auraient grandement besoin. Une fois le repas fini, Alyssa prit son air le plus sérieux et déposa son bol.

« Elléïs, apprends-moi à me battre », demanda-t-elle sérieusement.

Elléïs la fixa, interdite. Alyssa y avait pensé toute la journée. Elle allait devoir apprendre à manier des armes si elles voulaient éviter des souffrances inutiles aux autres. Elléïs avala sa bouchée avant de répondre fermement.

« Non »

« Pourquoi ? », protesta Alyssa.

« Il n'en est pas question, Alyssa. Qui dit se battre, dit courir un risque. Et où cas où tu l'aurais oublié, mon devoir est de te protéger »

« Mais je serais plus en sécurité si je savais me défendre ! », fit-elle remarquer.

« Non. Tu serais exposée. Si tu restes cachée, tu seras saine et sauve. Alors que si tu es à mes côtés, je serai toujours inquiète. Je ne pourrais pas me concentrer. Ta vie et la mienne seraient en danger en plus de celle de Kendra. C'est ce que tu veux ? »

« Kendra est un Chevalier », répondit Alyssa en serrant les dents. « Elle ne court aucun risque ».

« Kendra n'est qu'une enfant ! », s'écria Elléïs... « Son rôle de Chevalier ne la rend pas invincible pour autant ! Quel âge as-tu Kendra, veux-tu bien le lui rappeler ? »

« Douze ans », répondit la jeune fille à mi-voix, désirant se faire toute petite.

« Mais enfin, Elléïs ! Tu as appris à te battre depuis tes plus jeunes années ! Tu me l'as toi-même avoué »

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueOnde histórias criam vida. Descubra agora