Chapitre 9 : Neuvième Partie

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Alyssa

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la première chose qu'elle vit c'était ses longs cheveux. Elle tenta de porter les mains à sa tête, mais ses poignets étaient attachés. Elle avait aussi la bouche bâillonnée avec un bout de tissu, qui avait un horrible gout. Elle essaya de se redresser mais deux grosses mains qui la maintenaient dans cette position. Elle tourna la tête avec difficulté et compris. Elle se trouvait sur les épaules de quelqu'un. Effectivement elle percevait le mouvement de la marche de la personne qui la portait.

Elle ferma les yeux et essaya de se souvenir. Après avoir vu le corps e Robin, elle avait laissé sa colère exploser. Le vent et les flocons s'étaient levés autour d'elle tournoyant de plus en plus fort, comme à chaque fois qu'elle faisait appel à sa magie. Sa natte s'était défaite et ses cheveux s'étaient mis à virevolter dans tous les sens. Dans sa rage elle avait projeté son pouvoir sur le chef, mais bizarrement, elle avait senti quelque chose lui résister.

- Tu crois m'avoir avec ce petit tour ridicule, avait-il dit en riant. Je suis Jaak ! Le chef des mercenaires, ton petit tour spectaculaire ne peut rien contre moi.

Cela n'avait fait que décupler sa rage, alors elle avait insisté. Mais sa magie se heurtait à une sorte de bouclier invisible et passait autour de lui sans l'effleurer. Elle avait beau forcer rien à faire, ça ne perçait pas. Mais, son compagnon n'eut pas autant de chance. Elle l'avait gelé en quelques secondes, le forçant à rendre l'âme dans un dernier soupir glacé. Le chef avait regardé son pauvre subalterne se glacé sur place, avec une mine de dégout

- Quel abruti. Je n'ai pas besoin des faibles.

Elle s'était sentit dégoutée. Cet homme n'avait donc aucune valeur ? Il ne considérait pas une vie humaine ? La statue de glace avait explosé dans sa colère, sans qu'elle ne puisse rien y faire. L'instant d'après tout devenait noir. Elle s'était évanouie, elle avait poussé ses forces trop loin. Encore maintenant elle sentait qu'elle ne pourrait pas tenir sur ses jambes. Sa tête explosait.

- Ne bougez pas princesse, vous aller vous faire mal, dit une voix guillerette.

Elle sentait le mouvement de ses pas la balancer dans tous les sens. Elle essaya de bouger ses jambes afin de se débattre, mais rien. Elle était beaucoup trop faible.

- Tu penses que c'est sans danger ? Demanda une autre voix

- Oui, son énergie magique est au plus bas. Si elle essaye de jeter le moindre petit sort, elle mourra.

Elle était déjà consciente de ça, mais elle quitte à mourir, elle préférait que ce soit ici et pour cette raison. Elle refusait de mourir des mains de ses mains. Elle avait trop de choses à accomplir. Elle n'était pas dupe. Elle savait pourquoi il avait fait appel à des mercenaires. Envoyer les gardes royaux risquait de répandre la rumeur que la princesse héritière était vivante. Si jamais le conseil apprenait qu'elle, la reine légitime du trône était en vie, son titre ainsi que celui de sa cousine seraient remis en cause. Envoyer des mercenaires pour la tuer était nettement plus simple et plus discret. Il était malin, elle devait redoubler de précaution. Il mettra tout en œuvre pour se débarrasser d'elle.

Elle entendit un bruit, un cri animal, suivit des cris de plusieurs hommes. Quel danger était à nouveau tombé sur elle. Cela ne pouvait pas être pire que sa situation actuelle. Puis, plusieurs bruits confus et des hurlements de douleur. Quelqu'un l'attrapa par le dos de sa chemisette et elle se retrouva suspendue dans les airs, à quelques centimètres du sol. Elle essaya tant bien que mal de regarder au-dessus de sa tête, tout ce qu'elle vit était une masse de poils blancs. Elle sourit. Il la déposa sur le sol et l'instant d'après il coupa ses liens d'un coup de griffe. Elle se redressa et retira le bâillon de sa bouche :

- Tu es enfin de retour mon bel Azhar, dit-elle en tendant sa main vers la tête du tigre

Pour toute réponse, il émit un faible ronronnement lorsqu'elle lui caressa le poil au niveau des yeux. Ce n'était plus le bébé tigre qu'elle avait recueilli, il avait triplé de volume. Il faisait au moins sa propre taille. Mais ses beaux yeux violets restaient les mêmes. Elle se releva en s'appuyant sur lui. Ses jambes tremblaient mais elle devait faire face aux mercenaires qui les entouraient. Elle repéra le chef et son sang ne fit qu'un tour.

- Prête-moi un peu de ta force Az, tu veux bien ? Lui dit-elle à l'oreille.

L'instant d'après, elle sentit son énergie revenir. Elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose lui disait que c'était grâce au tigre blanc. Elle ne savait pas non plus comment mais là n'était pas le plus important. Elle devait se sortir elle-même de ce pétrin, personne n'était là pour la protéger. Ni pour la sauver. Les mercenaires resserrent leur cercle, ignorant les grondements sourds d'Azhar. Alyssa ferma les yeux et avec une prière, fit appel à sa magie. Et c'est avec soulagement qu'elle put le faire sans difficulté. Elle regarda un à un les mercenaires et arrêta son regard sur Jaak ce dernier lui dit, toujours avec son air supérieur :

- Alors princesse ? On a un petit chat ? C'est avec ça que tu vas me tuer ?

Elle ouvrit de gros yeux. Tu ? Comment...osait-il...la tutoyée ? Elle serra les poings tentant difficilement de contenir sa colère. Ce malfrat ne savait pas à qui il s'adressait. Elle inspira un grand coup avant de répondre :

- Non.

- Ah ?Elle ferma les yeux. Se concentrer, imaginer ensuite créer. C'est ce que Liam lui avait appris. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, les piques de glaces pointues qu'elle avait créés dans son esprit, étaient en suspension dans l'air tout autour d'elle. Il y en avait une bonne trentaine. Un pour chacun d'eux. Et pour Jaak.

- Ceci, par contre oui.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueWhere stories live. Discover now