Chapitre 10 : Sixième Partie

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Alyssa.

Elle suivit la dénommée Baï sans un mot, descendant toujours plus profondément dans les sous-sols. Elle était encore choquée par ce qu'elle venait d'apprendre. Elléïs avait donc une sœur ? Dont elle n'avait jamais entendu parler. Elle ne savait pas quoi faire de cette nouvelle. Une partie d'elle ressentait de la colère : combien de chose allait-elle devoir apprendre sur sa prétendue meilleure amie. Bientôt, elle apprendrait l'existence d'un mari ou d'un fils caché ? Une autre partie d'elle-même était curieuse : que voulait dire Baï par la ? Finir ce qu'elle avait commencé ? Si Elléïs n'avait jamais parlé, c'était surement parce que quelque chose l'en empêchait? Une autre partie était de la tristesse : combien de temps Elléïs allait devoir supporter ce fardeau seule ? Quand comprendra-t-elle qu'elle sera là pour elle ?

Quoi qu'il en soit, elle était en route pour voir le Gouverneur, mais aussi chef de la guilde. C'était son objectif principal. Elléïs et ses problèmes devront attendre. Elle devait à tout prix le rallier à sa cause afin de partir le plus vite possible. Chaque jour qui passait était un jour de plus qu'elle perdait. Elle devait se dépêcher de rassembler les guildes et les chevaliers afin d'en finir une bonne fois pour toute.

Baï s'arrêta devant une large porte à double battant éclairé par de grands flambeaux posés à même le sol. Elle ouvrit la porte sans frapper et elles entrèrent dans une salle spacieuse et confortablement meublé. Encore une fois, elle trouva le Gouverneur occupé à lire dans un fauteuil à la lueur d'une bougie. Il ne s'était pas changé. Apres quelques secondes de silence inconfortable, il se leva pour les accueillir

- Je suis heureux de vous revoir, dit-il respectueusement en inclinant la tête.

- Bonsoir Gouverneur.

- J'ai reçu votre message, ou plutôt celui de ma fille, dit-il en la regardant

Mais Elléïs évita de croiser son regard. Alyssa soupira. Elle aurait aimé que son amie puisse mieux s'entendre avec son père. Elléïs ne savait pas qu'elle chance elle avait.

- Quel est donc cette affaire urgente ? Demanda-t-il en reportant son attention sur elle.

Il désigna une table entourée de quatre chaises dans un coin et les invita à s'asseoir. Ce qu'elles firent. Alyssa jeta un coup d'œil à Bai, assise près du gouverneur. Cette jeune fille ne lui plaisait pas. Quelque chose en elle la gênait. Peut-être son regard aussi noir que les ténèbres, ou encore son air hautaine qui lui rappelait celui de Jaak.

- Vous pouvez parler devant elle, elle est ma Protectrice.

Elléïs sursauta

- Comment ? Elle n'était pas la dernière fois, dit-elle rapidement

- Je l'avais chargée d'une course importante.

Elle se tut et Alyssa reprit la parole. Quelque chose clochait définitivement. Elle l'avait déjà remarqué, mais les deux jeunes filles ne semblaient pas s'entendre. Pourtant Baï devait avoir le même âge qu'Elléïs.

- Je refuse, sans vouloir vous vexer ni vous, ni votre protectrice, je souhaite parler de cette affaire en privé

Si Elléïs était sur ses gardes depuis tout ce temps, il devait y avoir une raison. Elle avait appris à ses dépens qu'elle ne devait pas faire confiance à n'importe qui.

Le Gouverneur l'observa un instant et Alyssa une fois de plus soutient son regard. Un jour son frère l'avait trouvée en larmes au bord de son lac. Elle pleurait à cause des rires qu'elle entendait. Elle savait que c'était à cause de ses cheveux. Mais Adam l'avait consolée et prise dans ses bras en lui disant ces quelques mots : « Ne leur tourne pas le dos. Ne détourna pas les yeux. C'est à eux de le faire. Un Asthéa ne montre jamais ses faiblesses, tu comprends ? ». Elle s'en souvient encore exactement et depuis elle l'appliquait chaque jour. Son frère avait totalement raison, comme toujours.

- Bien Baï, veux-tu sortir, s'il te plait ?

La jeune fille grogna mais s'exécuta, non sans avoir fusillé Alyssa du regard. En retour elle lui fit son plus beau sourire. Une fois seule elle expliqua ce pourquoi elle était là. Il l'écouta jusqu'au bout, toujours sans montrer aucune émotion sur son visage. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait répondre.

- Je comprends votre point de vue, princesse, mais ce n'est pas aussi simple votre Altesse dit-il. Les décisions de cette envergure doivent être discutées avec les Maitres.

Dès qu'il finit sa phrase, on frappa à la porte. Bai entra. Alyssa remarqua quelque chose étinceler. Le Gouverneur la fit disparaitre rapidement, mais elle eut le temps de voir la petite lame qui dépassait de sa manche. Alors même le Maitre de Guilde était sur ses gardes...Quelque chose ne tournait pas rond ici. Et elle allait découvrir quoi. Baï s'approcha et lui remit une lettre. Le gouverneur fronça les sourcils. A tien son visage pouvait donc avoir ce genre d'expression aussi ?

- Permettez ?

Elle hocha la tête et le Gouverneur ouvrit la lettre et la lut rapidement. Il soupira et la froissa avant de la jeter sur la table.

- Il semblerait que votre présence ici ait été découverte par les Maitres, dit-il l'air sombre.

- Ce n'est pas une bonne chose ? Je veux dire, il faut de toute les manières que je les rencontre non ?

- Oui et non. Le plus gênant c'est qu'il demande à ce que le Grand Protecteur combatte l'une des meilleures élèves de sa génération. Afin de donner un exemple aux apprentis.

- Le Grand Protecteur ?

- Le Grand Protecteur est un titre décerné à celui ou celle qui gagne le Grand Tournoi.

- Et ? Je ne vois pas où vous voulez...

Elle sentit quelqu'un lui toucher sa main. Elle se tourna vers Elléïs. Elle était anormalement pâle. Alyssa sentait ses doigts trembler.

- Le Grand Protecteur... c'est moi Allie, intervient Elléïs d'une toute petite voix.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueWhere stories live. Discover now