Chapitre 11 : Première Partie

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Elléïs, six ans.

- Papa c'est ici que tu travailles ?

Elle leva les yeux plein d'admiration, devant son héros. Il avait un visage carré et un peu effrayant, mais elle savait que ce n'était pas sa faute. Parce que ses yeux brillaient à chaque fois qu'il la regardait. C'était ce que maman lui avait dit

- Oui ma fille, c'est ici que je travail. Et à partir d'aujourd'hui, toi aussi...

Elle reporta son regard sur le plus petit chêne qu'elle avait vu de sa vie. Maman adorait les chênes. Elle disait que c'était le symbole de la longévité. Même si elle ne savait pas ce que ce mot voulait dire. Elle allait devoir demander à Eïla.

Son père lui prit la main et l'emmena devant. Un passage apparut et Elléïs y entra. Elle regarda tout autour d'elle, admiratif et impressionnée. Elle n'avait jamais vu de magie avant. Mais ses pensées dérivèrent très vite. Elle se demandait ce que maman ferait au diner ce soir. Elle voulait manger un bon bouillon avec la volaille. Maman sera surement d'accord se dit-elle. Elle était contente de revoir son père après tout ce temps donc elle commença à chantonner. Son père avait un travail qui l'obligeait à aller loin et longtemps donc elle ne le voyait pas souvent. Mais ça n'avait pas d'importance car lorsqu'il revenait, il la prenait dans ses bras et la faisait voler haut dans le ciel. Elle avait l'impression qu'elle allait toucher les nuages. Cette pensée la fit ricaner. Eïla et sa mère avait toujours peur qu'elle tombe, mais papa était fort. Il n'allait pas la laisser tomber et se faire mal. Parce que c'était papa. Ses pensées dérivèrent une nouvelle fois vers Eïla. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Maman avait dit qu'elle était partie pour aider papa, elle allait donc surement la revoir. Elle avait plein de choses à lui raconter : le mariage de Maria et Pierre qu'elle prédisait depuis un moment déjà, ou les frasques de Bilbo, leur voisin. Il faisait tout le temps des bêtises « pour se faire remarquer » comme le disait Eîla. Elle ne comprenait pas ce que cela voulait dire, « se faire remarquer ». Dans quel but ? Tout le monde le voyait elle ne voyait pas pourquoi il avait besoin de se faire remarquer. Son visage prit un air sérieux pendant tout le reste de la descente tandis qu'elle méditait sur cette expression. Et dès qu'elle atteint le sol plat ses yeux s'emportèrent une nouvelle fois. C'était froid et sombre par ici. Elle se colla contre son père et sera sa main. Elle n'aimait pas cet endroit. Elle préférait le soleil.

- Papa... j'veux rentrer, murmura-t-elle.

Mais il ne répondit pas. Il se contenta de la soulever dans ses bras et de marcher. Ses yeux se posèrent sur les statues et elle cacha son visage dans le cou de son père. Ces statues étaient effrayantes avec les ombres qui dansaient sur leur visage non-identifiable. La marche sembla durée de longues minutes. Et elle avait de plus en plus froid et de plus en plus peur. Son père la recouvrit de la veste qu'il portait. Puis une autre porte s'ouvrit et il s'arrêta. Elle dégagea son cou et vit d'abord le visage le plus effrayant qu'elle n'ait jamais vu. Blanc comme le linge après que maman l'ai lavé. Des gros yeux globuleux et un long cou avec une bosse atrocement déformé. Elle en avait vu sur tous les hommes, même sur son père et maman disait que c'était une...Pêche d'Adam ? Elle ne se rappelait plus trop, mais en tous les cas la sienne était horriblement moche.

- Voici une nouvelle recrue. C'est ma fille Elléïs.

- Je suis sûr qu'elle sera aussi douée que sa sœur, répondit l'homme-aux-yeux-globuleux.

Elle ne comprit pas la conversation qui suivit après. Mais son père la tendit vers l'homme globuleux. Elléïs se débattit, poussa des cris et des pleurs. Son père tourna le dos tandis que l'homme essaya de la maintenir tranquille en l'emprisonnant dans ses bras. Elle sentait ses os et cela ne fit qu'accentuer ses cris.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant