La Lumière d'Asthéa : la Princesse Déchue

Chapitre 7: Dernière Partie

William

Il déposa sa plume et se leva avec un soupire de satisfaction. Il repoussa sa lourde chaise et s'éloigna de son bureau majestueux remplit de documents importants. Il s'approcha de la fenêtre et regarda à l'extérieur. Cela faisait plusieurs heures qu'il travaillait. Le soleil se levait déjà et pointait ses doux rayons d'hiver sur la Capitale. La neige commençait à fondre, disparaissant aussi vite qu'elle était apparue. Juste en bas il pouvait observer l'une des cours du Château. Couverte de neige grise. Il plissa les yeux. Presque aussi gris que ses yeux.

Il revit ce visage, si froid et si austère qu'il avait rencontré dans le jardin. Cela faisait déjà quatre jours qu'il était couronné roi. Quatre jours qu'il l'avait revue. Parce qu'il en était sûr. C'était bien Alyssa. L'ancienne princesse de ce royaume, et aussi l'héritière légitime du trône. Il l'avait reconnu, malgré le changement de couleur. Ses beaux cheveux blonds pâles qu'il adorait n'existaient plus.

Il eut un petit pincement au cœur lorsqu'il se rappela la haine et la colère contenu dans ce regard. Elle est un obstacle à ton objectif fit l'éternel voix dans sa tête. Il ne l'écouta pas. Haine et colère qu'il comprenait. Il avait tué son père, alors qu'il savait très bien combien elle l'aimait. Il l'avait rendu orpheline, elle qui avait déjà perdue sa mère et ne s'en était jamais totalement remis. Il l'avait chassé de chez elle, elle qui ne connaissait rien à part les murs de ce palais. Il l'avait détruite. Elle qui était tout pour lui. Et maintenant elle revient se venger dit encore la voix. Tais-toi, c'est de ta faute murmura-t-il. Non. C'est de la tienne. Qui tenait cette épée ? Il se raidit à se souvenir. Il avait tué le roi froidement sans aucune émotion. Non pas sans émotion, tu y as pris du plaisir, avoue le. Il ferma les yeux en essayant de faire taire cette voix.

On toqua à la porte.

- Entre dit-il.

Il n'avait pas besoin de regarder qui était entré dans sa salle de travail. Il devinait que c'était son fidèle bras droit. Celui avec qui il avait préparé cet assassinat pendant des années.

- Votre Altesse nous n'avons rien trouvé dit-il de sa voix monotone.

Il se retourna finalement vers lui. C'était un jeune homme d'un an de plus que lui. Il était efficace et intelligent. Avec les mêmes ambitions que lui. Ses yeux marron pénètrent en lui. Malgré tout ce temps, William était toujours mal à l'aise sous ce regard. Il avait l'impression qu'il fouillait en plus profond de lui.

- Je vois, c'était à prédire, répondit-il en se retournant vers la fenêtre. Et du côté du duc ?

- Nous avons pu trouver son domicile, mais il n'y avait que le personnel en charge de la maison, présent. D'après eux, le duc ne s'est jamais remarié avec qui que ce soit et personne n'est venu lui rendre visite depuis des mois. Apparemment il aurait abandonné son titre et sa fortune et aurait laissé le domaine à son cousin.

Cet homme était-il de mèche avec Alyssa ? Surement. Elle n'aurait jamais pu venir au Couronnement si non. Mais quel était leur lien ? William en avait la vague idée.

- Tu as fini ?

- Non, au sujet de la neige que vous avez donnée à analyser, les alchimistes y ont retrouvés des traces de magie. Une magie extraordinaire d'après eux rajouta-t-il après un bref moment

Alyssa avait bien des pouvoirs. Ce tourbillon ne lui avait pas semblé normal. Elle est la Réincarnée lui dit la voix. Il eut un petit rire sceptique. Une Réincarnée ? Et puis quoi encore. Ne la sous-estime pas insista la voix. Elle causera ta perte si tu ne t'en débarrasse pas.

- Majesté ? Que devons-nous faire ? demanda

Will réfléchit longuement. Elle causera ta perte si tu ne t'en débarrasse pas. Il avait attendu trop longtemps pour atteindre son objectif, fait trop de sacrifice. Il ne pouvait pas se permettre de laisser qui que ce soit se mettre en travers de sa route. Le sourire radieux d'Alyssa jaillit de sa mémoire. Ce sourire qui autrefois le rassurait et lui réchauffait le cœur. Un sourire qu'il ne reverrait jamais.

- Fait venir des pisteurs

Bientôt la Princesse Miraculée ne serait plus de ce monde. Et ce sourire n'existerait plus.