Chapitre 8 : Huitième Partie

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Sverd.

Il suivit du regard sa mère et sa sœur faire des allers retour entre la cuisine et la taverne, depuis son poste, à l'étage au-dessus, près des chambres. Il s'appuya un peu plus contre le garde-corps et compta le nombre de client. Ce soir la salle était rempli était remplit. Les villageois aimaient bien venir faire un petit tour ici pour boire un peu, après une longue journée de travail. Ce soir il y avait beaucoup de monde, aussi sa mère et sa sœur étaient débordées. C'était un tourbillon de commande, de rires, de chants aussi. De la salle montait une énorme bouffée de chaleur dégagée par toutes ces personnes et qui vint l'envelopper légèrement

-          Un autre verre M'dam ! fit une grosse voix grave

-          Tout de suite ! répondit sa mère d'une voix naturelle

Et elle reparti en direction de la cuisine, son impressionnante chevelure couleur lilas dans son sillage. Il avait l'habitude maintenant de voir sa mère débordée. Elle refusait toujours son aide, disant qu'il travaillait assez dure à la forgerie, étant donné que son père n'avait plus les capacités de forger ou réparer quoi que ce soit. Mais son travail était beaucoup moins pénible que sa mère le pensai, avec ses pouvoirs, il pouvait facilement manipuler les métaux à sa guise. Comme quoi, être un Chevalier avait du bon.

Il jeta un coup d'œil à la Réincarnée. Elle était assise dans un coin discret, avec ses compagnons, ses cheveux cachés sur sa capuche. Il sentait deux chevaliers parmi eux. La troisième était apparemment une Protectrice. Il avait entendu parler de cette guilde, mais n'avait jamais vu un de leur adeptes en chair et en os. Il se demandait s'ils étaient aussi forts que ce que l'on racontait.

-          Monsieur s'il vous plait, entendit-il

Il tourna la tête. C'était sa sœur. Un pichet de bière à la main, elle fuyait un vieil homme qui semblait avoir un peu trop abusé ce soir. Ses doigts poilus touchaient irrespectueusement le corps de Vera. Il soupira et sauta par-dessus la balustrade, malgré les mètres qui le séparait du sol. Il atterrit dans un grand bruit sur la table de ce pervers, cassant les plats et les verres au passage. Le bourdonnement des conversations tomba et bientôt un silence de plomb le remplaça. Mais il s'en moquait. Il détacha sa lance à deux lames qu'il gardait toujours sur lui, accroché dans son dos dans un harnais de cuir. Il n'avait qu'à la saisir par le manche et la tirer de son fourreau, elle apparut dans ses mains, aussi splendide que quand il l'avait forgée, il y avait quelques années. Elle faisait exactement la taille de la distance entre ses deux mains. Son manche était forgé dans de l'acier d'ombrix, un acier noir difficile à faire fondre mais très solide et surtout plus léger que l'acier normal. Deux lames venaient compléter cette arme, chacune mesurant  trente centimètre environ, tranchantes avec de grandes dents toujours bien limées et le dos arrondi. Elles étaient aussi forgées elles aussi dans de l'acier ombrix. Son chef d'œuvre, sa création.  

-          Retire tes pattes de ma sœur dit-il froidement. Et ôte ta sale face d'ici

L'homme dégluti, sorti quelques pièces d'or de sa bourse les déposa précipitamment sur la table et sorti en courant de l'auberge. Les autres clients reprirent leurs discussions animés et bientôt, l'incident fut oublie. C'était chaque soir pareil. Les hommes buvaient un peu trop et venait attaquer sa sœur ou sa mère, lui il s'occupait juste de les remettre à sa place. Valait mieux pour eux que ce soit lui plutôt que son père, malgré son handicap, il restait un redoutable combattant, et ne pardonnait pas facilement le manque de respect envers les femmes de sa famille

-          Sverd par ici ! lui cria son père, qui apparemment n'avait pas dû faire attention à la scène. Surement occupé avec la Réincarnée.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant