Chapitre 10 : Huitième Partie

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Elléïs.

Sa fin était proche elle le sentait. Elle ne pouvait pas se relever, et n'en avait aucune envie. Depuis le début, elle n'avait pas envie de se battre. Elle ne voulait plus se battre. Pas pour ça. Elle ferma les yeux et pensa à tout ce qui s'était passé ici. L'enfer de sa vie. Elle rejoindra bientôt le roi et la reine au paradis. Allait-elle la retrouver ? Elle espérait que non. Elle n'avait pas envie de la ravoir. Enfin c'était plutôt qu'elle avait peur. Oui peur de revoir sa propre mère. Qu'elle ironie.

Un doux vent l'entoura et elle se dit que c'était surement celui du paradis qui venait la chercher afin d'emporter son âme. Mais bientôt les minutes passèrent et rien ne changea. Elle avait toujours mal. Horriblement mal. Elle était donc toujours vivante. Que faisait Bai ? Depuis toujours, la rousse était jalouse d'elle et n'avait qu'une envie : prendre sa place. Même si pour cela, elle devait la tuer. Mais elle ne lui en voulait pas, si elle avait perdu c'était uniquement par sa faute. Des mains la saisirent et soulevèrent doucement sa tête, puis le visage souriant d'Alyssa apparut.

- Allie ? réussit-elle à murmurer, malgré sa mâchoire douloureuse.

- Franchement El' tu aurais pu mieux faire. Regarde ton état, lui répondit-elle avec un grand sourire.

Elléïs voulu rire, mais ce rire lui fit tellement mal qu'elle décida de se contenter de sourire. Le gout du sang était dans sa bouche. Elle n'avait qu'une envie s'était de s'en débarrasser. Elle entendit le Maitre hurler quelque chose, mais sa tête lui tournait.

- Tu peux te relever ? demanda Alyssa.

Elle hocha la tête. Elle pouvait essayer au moins. Alyssa l'aida à se relever et lui dit de s'appuyer contre elle. En temps normal, jamais elle ne l'aurait fait. Mais elle avait tellement mal que elle se le permit pour cette fois. Elle se tint les côtes. Elle devait en avoir une ou deux de brisés. Heureusement qu'elle avait appris à serrer les dents. Une jeune fille comme Alyssa se serait déjà évanouie. Mais pas elle. Elle se souvenait des entrainements « d'endurcissement » qui était fait par Maitre Bourru. Il se contentait de tabasser les élèves avec ses bras musclés et durs comme des barres de fer. Uniquement dans le but de les exercer à surmonter la douleur. Elle grimaça à ce souvenir.

- Où tu crois aller comme ça ?

Elléïs releva la tête. Et vit le visage de Bai devant-elle. Aussi rouge que c'est cheveux.

- C'est quoi ton problème à toi ? Tu te prends pour qui ? Continua-t-elle toujours menaçante.

- Pardon ? demanda Alyssa avec un petit rire sournois

Le vent autour d'elle devenait plus fort. Ce n'était pas bon. Quand elle disait « Pardon » avec ce petit rire ce n'était pas bon du tout. La dernière fois, quelqu'un s'était retrouvé les quatre fers en l'air dans une des fontaines du jardin. Là il n'y avait pas de fontaine. Pauvre Bai, elle aurait bien voulu la mettre en garde mais elle se s'entait trop faible.

- Attend en plus d'être totalement stupide tu es sourde ?

- Hors de mon chemin, tonna Alyssa d'une voix grave.

Bai esquiva un geste pour frapper Alyssa et Elléïs se redressa pour parer le coup mais Alyssa fut plus rapide. Elle gela ses pieds et ses mains en un claquement de doigt.

- Qu'est- ? Eh libère-moi ! hurla-t-elle furax

- Tais-toi, tu commences à me taper sur les nerfs.

Et la bouche de la rousse se gela elle aussi d'une belle couleur bleue comme pour le contrebandier.

Alyssa continua sa route avec elle, clopin-clopant vers l'une des grilles. Mais les professeurs ne l'entendaient pas de cette oreille. Slinder fut le premier à brailler de sa voix irritante.

- Arrêtez-vous ! Il me semble que vous n'êtes pas d'ici ? Qui êtes et comment êtes-vous entrez ?

Alyssa soupira et continua sa route sans prêter attention.

- Ça suffit, dit-il. Arrêtez-les, s'écria-t-il.

Et dans un seul mouvement tous les apprentis se retrouvèrent dans l'arène.

- Dit, ils sont toujours aussi pénibles ? Demanda-t-elle

- Allie, ce n'est pas le moment de plaisant...

Mais avant qu'elle ait pu finir sa phrase, elle entendit un bruit qu'elle connaissait bien. Elle prit son épée qu'Alyssa avait ramassée et d'un coup brisa la volée de flèches qui volaient vers elle. Son sang ne fit qu'un tour. Elle se tourna vers la tribune où se tenaient les Maitres et son père. Comme à son habitude, ce dernier n'avait pas bougé. Toujours aussi passif.

- Ecoutez-moi bien, dit-elle retrouvant assez de force grâce à la colère qui montait en elle. Vous pouvez faire ce que vous voulez de moi, mais je vous interdis de la toucher. Vous m'entendez ? Je vous l'INTERDIT. Vous m'avez tout pris... Il est hors de question que je vous la laisse !

- Protectrice Elléïs... Comment osez-vous...

- Vous comment osez-vous ! Vous n'en avez pas assez de détruire des vies ? Hurla-t-elle alors qu'elle tombait à genoux dans le sable

Elle avait usé de ses dernières forces.

- Tout cela doit cesser, murmura-t-elle.

Elle voyait de plus en plus flou. Ce n'était pas bon, elle ne pouvait pas s'évanouir maintenant.

- Cela suffit, archer, tirez !

Une autre volée allait s'abattre sur elles. Cette fois ci elle ne pourrait pas les en empêcher. Elle ferma les yeux et attendit la mort. Cette fois c'est la bonne. Mais quelqu'un se plaça devant elle. Elle ouvrit les yeux et vit Sverd la main tendue. Les flèches au lieu de voler vers elles piquèrent dans le sol juste en face d'elle.

- Sverd comment as-tu ?

- Je contrôle les métaux. La pointe de ces flèches est faite en fer, dit-il. Il est hors de question que vous touchiez à Alyssa.

Elléïs soupira de soulagement. C'est vrai les chevaliers étaient présents, elle n'avait pas à s'en faire pour Alyssa. Elle avait de nouveau le vertige en essayant de se relever, tandis qu'autour d'elle la terre tremblait. De longues racine sortaient du sol et empêchait au protecteur de faire un pas de plus vers eux. Surement l'œuvre de Kendra.

- Mais... Qui êtes-vous à la fin ? S'écria Slinder, prêt à s'arracher les cheveux.

Alyssa s'avança calmement devant eux et découvrit sa tête, laissant apparaitre ses longs cheveux. Elléïs avait trop mal pour réfléchir. D'ordinaire elle l'en aurait empêché. Mais elle n'avait qu'une seule envie : dormir.

- Je suis Alyssa d'Asthéa. Et Elléïs est MA protectrice. Je vous défends de la toucher. Me suis-je bien fait comprendre ?

Des murmures emplissaient la salle. Mais on du surement la croire car plus personne ne tenta quoi que ce soit. Elle pouvait enfin s'endormir. Au moment où elle allait sombrer, des bras la rattrapèrent et la soulevèrent. Elle leva la tête. C'était Liam qui la portait le visage sombre.

- Allons-y, dit-elle aux chevaliers.

- Ne me...non, ne nous refait plus jamais ça, Elléïs tu as compris ?

Trop faible pour répondre, elle hocha faiblement la tête et laissa sa tête aller contre le torse de Liam. Elle ne savait pas pourquoi mais là, elle se sentait en sécurité.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueWhere stories live. Discover now