Chapitre 11 : Dernière Partie

1.7K 201 23
                                    

Edgar

La prison de la guilde, était une petite pièce qui pouvait à peine contenir une personne. Humide et froide elle se situait dans les sous-sols les plus enfouis de la guilde. Il n'y avait pas de meuble, pas de lit, rien pour se laver. C'était un luxe qui n'était pas permis aux prisonniers. Personne ne savait qu'il y en avait ici, après tout, pourquoi les élèves devraient le savoir ? Edgar était surement le premier à se retrouver ici. Et personne ne savait qu'il s'y trouvait. Personne à part ceux qui l'y avaient jeté. Il était sûr que les autres élèves ne remarqueraient même pas son absence. Hormis Elléïs, personne ne daignait lui accorder la parole et après ce qu'il avait fait, il n'était pas certain qu'elle allait de nouveau le faire...Il ne pouvait pas lui en vouloir, il l'avait trahie. Il ne s'était rendu compte trop tard de l'importance de la princesse aux yeux de son amie. Le regard qu'elle lui avait adressé quand elle avait découvert que c'était lui, était remplit de colère, de confusion mais surtout de déception. A cette pensée son cœur se serra. Elle en a bien de la chance cette princesse pensa-t-il. Oui il était jaloux, car elle avait des gens sur qui elle pouvait compter, alors que lui était tout seul. Elle pouvait sans difficulté être entourée de ses amis et s'en faire de nouveau. Lui il avait toujours été seul, et elle lui avait volé la seule amie qu'il avait. Mais malgré ça, la haine qu'il ressentait envers elle s'était un peu calmée. Quand Elléïs lui avait dit qu'il elle était, il avait eu du mal à garder son calme et à jouer son rôle en sa présence. Il haïssait la famille royale plus que tout au monde et ça n'avait pas changé. Mais grâce à elle, il devait bien le reconnaitre : il avait manqué la peine capitale de justesse, si elle ne s'était pas interposée, il serait mort dans d'incroyables souffrances, à coup sûr. Et à cause de ça, il ne savait plus quoi penser. La logique aurait voulu qu'elle le condamne, afin de se débarrasser d'une menace, ou encore pour montrer qu'elle ne plaisantait pas. Mais elle ne l'a pas fait. Pourquoi le laisser en vie ? Elle savait que c'était le nouveau roi qui l'avait envoyé donc ce n'était pas dans le but d'obtenir des informations. Alors pourquoi ? Mais il n'aura pas une réponse avant qu'elle ne devienne reine.

Il soupira et regarda autour de lui. Il faisait nuit noire, il n'avait même pas droit à une bougie. Il ne savait pas si c'était la nuit ou le jour. Il essaya de bouger sa main gauche qui lui faisait horriblement souffrir. On lui avait attaché les bras au-dessus de sa tête par de grosse chaine encastré dans la pierre du mur. Chaque fois qu'il bougeait, elles faisaient un horrible bruit qui lui rappelait qu'elles étaient là et que maintenant il n'était plus libre.

Il ne pensait pas qu'il pouvait être plus prisonnier qu'il ne l'était avant. Mais le petit Sverd avait raison. Et il se sentait idiot de ne pas l'avoir vu avant. Certes, il avait énormément souffert, plus que les autres, car il n'était pas doué, n'avait pas la conviction nécessaire de se dépasser. Il se contentait de faire le strict minimum. Les profs n'étaient pas tendres avec lui et les élèves non plus. Et il en avait voulu à la terre entière, aux profs, aux élèves, mais plus que tout au roi et à sa famille qui vivaient tranquillement dans leur beau palais, à l'abri de tout, sans se soucier de la vie de leur peuple. Et Sverd lui avait ouvert les yeux. Oui c'était de sa faute. Il ne pouvait en vouloir à personne d'autre qu'a lui-même. Car il n'avait pas eu la force nécessaire de fuir cet endroit, ou même de se faire respecter. Il savait que le prix de la liberté était le Grand Tournoi, et pourtant il n'avait rien fait pour se hisser au haut du podium. S'il s'était un tant soit peu entrainé, il aurait pu sortir au moins au milieu avec beaucoup de chance. Mais dans sa tête, il s'était déjà condamné et avait abandonné. Comme un lâche il avait fui. Et bien comme un lâche, il allait payer pour sa trahison envers la princesse.

Elle par contre était son exact opposé. Elle avait tout perdu en une nuit, et malgré cela, elle ne se laissait pas abattre, tentant par tous les moyens de venger son père. Non c'était plus profond que ça...

Un drôle de bruit troubla le silence de mort qui l'entourait et il vit une lueur qui l'éblouie, cette d'une torche. Quelqu'un ouvrit la barrière qui le retenait prisonnier. Son visage apparu et Edgar soupira d'aise. Il allait pouvoir sortir, après tout c'était à cause de cette personne qu'il se trouvait ici.

- Merci, Maitre de venir me sortir d'ici

- Je ne suis pas venu pour ça mon garçon...

Sa voix était plus froide qu'à l'ordinaire.

- Tu sais bien trop de chose. Dès demain les autres Maitres viendront t'interroger et ma couverture ne doit pas être révélée.

- Je vous promets de ne rien dire ! s'exclama-t-il, comprenant ce que le Maitre était venu faire ici.

Il eut beau supplier, mais il était trop tard. Et c'est avec peur qu'il accueilli le couteau dans son ventre. La douleur était vive et Edgar sentait le sang monter dans sa gorge. Il cracha tout ce qu'il pouvait avec difficulté.

Il sentit son monde s'écrouler. Il avait trahi son amie. Et maintenant c'était à son tour de l'être... C'était donc ça... Ce sentiment de déception et de dégout. Elléïs avait dû ressentir la même chose. Il regretta amèrement ce qu'il avait fait. Jamais il n'aurait dû servir le nouveau roi, quel idiot. Petit à petit ses pensées devinrent floues. Il sentit sa vie s'échapper. Il allait tomber en enfer pour le crime qu'il avait commis. Ce n'était que justice. Alors qu'il perdait peu à peu conscience, la voix rajouta :

- C'est dommage, soupira-t-elle. Tu aurais pu nous être encore utile. Si seulement tu étais capable d'une tache aussi simple que de tuer une gamine. Enfin, il fallait s'attendre à l'échec venant d'un protecteur aussi minable que toi.

Elle se retourna et s'en alla. Sans même un dernier regard pour le petit garçon qu'elle avait tué. Elle remonta les escaliers et referma la lourde porte scellé. Elle retourna dans son bureau afin de rédiger un message à celui qu'elle avait promis de servir. Celui en qui elle avait placé tout ses espoirs. Celui qui pourrait les libérer de cet enfer. Elle se remémora tout le plan qu'elle avait planifié avec Edgar afin de pouvoir se débarrasser de cette princesse qui était apparemment dangereuse pour le roi, bien qu'elle ne comprenait pas pourquoi. Même si elle avait l'aide de cette guilde minable, elle ne parviendrait pas à toutes les rallier, surtout celle des Assassins. Enfin, le roi ordonnait, elle exécutait. Elle n'éprouvait aucun remord, une vie en échange de celles des générations à venir, il n'y avait pas à réfléchir. Cet endroit devait disparaitre, c'était la promesse qu'il lui avait faite. Elle venait de signer la lettre lorsqu'un élève entra subitement.

- Maitre, nous avons besoin de votre aide !

- J'arrive répondit-elle en se levant et en glissant rapidement la lettre dans sa poche

Mais dans sa précipitation, la lettre tomba au sol. Et avant qu'elle ne réagisse l'élève s'était déjà penché et l'avait déjà ramassée. Elle mit la main sur le petit couteau qu'elle cachait toujours sur elle. Si jamais il la lisait, elle allait devoir le tuer, bien qu'elle n'en ait pas envie. Mais tout comme pour Edgar, elle n'avait pas vraiment le choix. Son secret devait être gardé à tout prix pour le bon déroulement de la suite de son plan.

- Maitre Enri, vous avez fait tomber ça ! lui dit-il en lui rendant la lettre tout de suite

Finalement, elle n'aura pas besoin d'user de son petit couteau. Tant mieux. Elle la récupéra et lui sourit en le remerciant 

Puis elle sorti, car un enfant avait besoin d'aide et qu'elle était le Maitre Guérisseur.

Enfin, pour l'instant.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueWhere stories live. Discover now