Chapitre 13 : Seconde Partie

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William

Il se promenait dans les jardins du palais sans but, juste pour sortir de son bureau sous la recommandation de son fidèle assistant Owen, parce qu'il passait trop de temps à travailler. Mais il n'avait pas le choix, il y avait tant de chose à faire pour redonner à Asthéa sa gloire d'antan. Et puis se plonger dans son travail lui permettait d'oublier...

Sur son passage, les nobles, serviteurs courtisans ou marchands s'inclinaient respectueusement. Il répondait par un sourire de façade, un sourire qu'il avait appris à avoir quand on vivait dans ce lieu où tout n'était qu'hypocrisie. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir du mépris pour ces gens qui autrefois ne le remarquait pas. Combien de fois on l'avait ignoré quand il était jeune ? Combien de fois où il s'était retrouvé seul sans personne sur qui compter ? Tout cela à cause du roi qui avait fait tomber sa famille, et avait jeté son nom dans la boue. C'était à cause de lui qu'il était devenu orphelin et il ne lui pardonnerait jamais. Mais en plus il avait fallu qu'il l'emmène au palais avec lui comme un vulgaire trophée ? Ça avait été la goutte d'eau. Comme si il tenait à lui montrer que jamais il n'arriverait à l'égalé. Eh bien votre altesse vous vous êtes trompé. J'ai pris votre place sans que vous ne vous doutiez de rien. Il savourait chaque jour sa victoire. Mais avec un arrière-gout amer.

-    William !

Il retint un juron en étendant la voix perçante de Zara. Sa femme. Il ne parvenait pas à s'y faire. Il poussa un soupire et se tourna en lui adressant son plus beau sourire. Qu'il failli perdre en la voyant parée comme pour un bal alors qu'il n'y en avait pas. Depuis qu'elle était devenue reine, elle avait abusé sans limites de son pouvoir. S'offrant les plus belles toilettes, les plus beaux bijoux et faisant même faire plusieurs diadèmes assortis à ses diverses robes toutes plus inutiles les une que les autres. Rien ne pouvait arrêter sa soif de richesse. Il trouvait ça pitoyable comparé à la reine précédente qui s'habillait simplement ne se mettant que sur son trente et un pour les bals et diners importants. Tout comme sa fille. Même si il détestait le roi, il ne pouvait haïr la reine. Tout le monde l'adorait et il ne faisait pas exception à la règle. Elle avait été le soleil qui illuminait le palais ainsi que le royaume. Et son éclat jouait en faveur de son époux. Il revint brusquement à la réalité lorsque Zara l'interpella de nouveau.

-    Regarde ma nouvelle robe, dit-elle en tournoyant sur elle-même

Elle portait cette fois une robe jaune canari brodée de disques d'or, qui reflétaient les rayons du soleil. C'était tellement tape à l'œil que les oiseaux postés sur les buissons de fleurs s'enfuirent à tire d'ailes. Lâches pensa-t-il en les regardant s'envoler dans le ciel.

-    Elle est magnifique, menti-t-il. Mais je pense que tu devrais éviter de dépenser ainsi l'argent... Le peuple ne sera pas ravi d'apprendre que leur reine gaspille ses pièces d'or en fanfreluches.

Elle s'arrêta de tourner et cracha d'une voix pleine de mépris

-    Et alors ? Je suis la reine, tout ce qui se trouve dans ce royaume m'appartient.

Il sera les poings essayant de se calmer. Si seulement son plan s'était déroulé comme prévu....

Afin d'avoir la force et le pouvoir nécessaire pour son coup d'état, il avait dû se tourner vers quelqu'un qui détestait le roi encore plus que lui : sa jeune sœur. On ne savait pas pourquoi elle le haïssait autant, peut-être la jalousie. Mais en tous les cas, ils étaient parvenus à un accord. Elle avait le pouvoir et lui la détermination ainsi que le charisme. En échange de son soutien dans l'ombre il avait promis d'épouser sa fille une fois qu'il aurait pris le trône. Mais ce n'était pas dans ses projets d'épouser une fille aussi insipide qu'elle. Il voulait Alyssa. Il avait prévu de faire accuser la tante du meurtre du roi se débarrassant ainsi d'elle. Il aurait été là pour consoler Alyssa et elle n'aurait jamais su que c'était en parti de sa faute. Étant la princesse qui était censée prendre la suite de son père - grâce à son incapable de frère- il serait devenu roi malgré tout. Et aurait pu vivre la vie qu'il méritait. Mais Alyssa avait tout vu et il avait dû adopter une autre stratégie. Voilà qu'il se retrouvait dans l'obligation de supporter cette idiote si non... Tout tomberait à l'eau. 

Puis une des domestiques appela la reine et Zara s'en alla en marchant péniblement dans sa robe lourde de choses inutiles. Il se retourna lui aussi et continua sa route sans se retourner. Cette promenade dans le jardin lui fit le plus grand bien. Et sans le savoir il se retrouva près du lac, la cachette favorite d'Alyssa.

Il se revit avec elle, se tenant main dans la main étant enfant. Leur surprise et leur joie de voir cet endroit si féerique. A l'époque tout deux adoraient les contes de fées, pleins de créatures extraordinaires et d'héroïsme. Et surtout la promesse qu'ils s'étaient faits de ne parler de cet endroit à personne. Il s'approcha de l'eau et la douleur dans sa poitrine se fit plus forte. Il l'aimait tellement. Elle avait été comme un rayon de soleil dans ses jours sombres. Au départ il avait renié ses sentiments, après tout elle était la fille de son ennemi. Il l'avait même détestée. Comment pouvait-elle avoir une famille si heureuse et pas lui ? Mais il avait appris à la connaitre et petit à petite son innocence avait gagné son cœur. Innocence qu'il avait bafouée...

Une pensée perverse jaillit de son esprit tandis qu'il rebroussa chemin. Maintenant il était tous les deux semblables. Sans famille, seul avec le désir de vengeance. Il gloussa gravement et si quelqu'un l'avait vu il l'aurait surement cru que le roi était fou. 

Il allait la retrouver et la garder rien que pour lui. Il était hors de question qu'elle s'échappe.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant