Chapitre 12: Dernière

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Mia

Elle connaissait cette femme ? Elle ne l'avait jamais vu. Mia se rappelait toujours des visages qu'elle avait croisés, mais celui-ci ne lui évoquait absolument rien. Mais sa main était chaude et douce et ce sentiment étrange grandissait de plus en plus la mettait mal à l'aise. Prenant soudainement conscience de l'endroit où elle se trouvait, la reine des sirènes se détacha et ordonna à tout le monde de quitter la salle. Personne ne protesta, surement parce son regard n'appelait à aucune forme de contradiction possible. Une fois que tous eurent quitté la salle, la reine se retourna vers elle, les yeux pleins de larmes et la prit dans ses bras. Mia resta un instant interdite. Elle ne s'y attendait pas du tout. Elle ne savait pas quoi faire et laissa ses bras pendre près de son corps.

- Oh ma fille...murmura-telle au creux de son oreille.

Mia se dégagea rapidement. C'était sa mère ? Impossible. Elle rejeta cette idée catégoriquement et ignora le fait qu'une sirène puisse connaitre son prénom. Jusqu'à maintenant, seules deux personnes le connaissait : son père et Alyssa.

- Vous êtes la mère de Mia ? dit Alyssa aussi surprise qu'elle.

La reine sembla remarquer la présence de la jeune fille.

- Qui êtes-vous ? J'ai demandé à tout le monde de sorti dit-elle perdant toute traces d'émotions sur son visage tandis qu'elle toisait Alyssa.

Elle ne semblait pas contente. Elle avait le front plissé entre ses yeux. Elle ne devait surement pas être habituée à ce que l'on ne lui obéisse. Mia était comme ça elle aussi. Elle n'aimait pas que l'on discute ses ordres. Elles avaient un point commun...

- Je suis désolée majesté, mais n'étant pas une sirène je n'ai aucun ordre à recevoir de vous. Et puis je ne peux pas la laisser seule sachant que vous voulez nous tuer...

Elle avait dit ses quelques mots avec un grand sourire. Était-elle folle ? Mia n'avait pas besoin de regarder sa magie pour sentir que la reine des sirènes était une créature très puissante. La reine la regarda en haussant les sourcils et éclata de rire.

- Vous êtes vraiment quelqu'un vous, venir me parler ainsi alors que vous êtes en posture plus que délicate.

Elle retourna s'asseoir sur son trône. Mia s'avança, non elle ne pouvait pas faire comme si rien ne s'était passé.

- Vous vous dites être ma mère, dit Mia en cherchant ses mots. Est-ce vrai ?

C'était la première fois qu'elle s'exprimait aussi bien. Elle devait le reconnaitre, ses grands yeux bleus océan, comme les siens l'intimidait. La reine se contenta de hocher la tête.

- Avez-vous une preuve ? demanda Mia d'une petite voix

- Ton père et moi étions issus de deux espèces différentes, mais notre amour à donner son fruit et tu es née de cela. La marque que tu as sur ton avant-bras, est la marque de ma famille depuis des générations. J'ai exactement la même dit-elle en désignant une tache sur son flanc droit.

Effectivement, c'était la même tache. C'était trop gros pour être une coïncidence. Mia porta la main à son bras. Dire qu'elle pensait que ce n'était qu'une tache de naissance à la forme bizarre. Mais si c'était vraiment sa mère, il y avait une question qu'elle voulait lui poser absolument.

- Si vous êtes vraiment ma mère, pourquoi m'avez-vous abandonnez ?

Depuis sa plus tendre enfance, elle n'avait jamais vu sa mère. Sa famille se constituait uniquement de son père et d'elle. Son père était un marin à l'époque qui aimait voyager, et elle le voyait que rarement. Elle restait avec une nounou sympathique, mais qui ne remplaçait pas la chaleur maternelle. Ses voisins racontaient que son père avait eu une liaison avec une jeune femme de la haute noblesse qui n'avait pas voulu garder le bébé. Ou qu'il l'avait récupérée flottante à la dérive sur la mère. Des rumeurs comme ça qui la rendaient confuse. Mais si elle n'était pas le portrait craché de son père, elle l'aurait cru. Son père quant à lui n'évoquait que rarement sa mère. Il disait que c'était la plus belle femme qu'il n'ait jamais rencontré mais que malheureusement, leurs destins n'étaient pas liés. Lorsqu'il regardait l'océan mélancolique, il chantait une chanson parlant de créatures magiques peuplant les profondeurs sous-marines. Elle pensait que c'était de veille comptine de marins. Mais cette chanson était plus belle que les autres, et Mia sentait que quand il la chantait...Il manquait quelque chose. Des années plus tard, elle avait grandi et avait arrêté de ce tracasser à propos de ses origines Elle vivait heureuse, pleinement et profitait de la vie au bord de l'océan qu'elle adorait plus que tout. Mais ce bonheur ne fut qu'éphémère car son père mourut de vieillesse. Ça faisait déjà un an. Il avait laissé une lettre dans laquelle il disait que sa mère vivait avec l'océan. Cette lettre avait rouvert la boite dans laquelle elle avait enfermé toute ses émotions étant petite Elle avait donc repris les recherches, cherchant activement parmi les marins, les pécheurs et toutes personnes qui avaient de près ou de loin une relation avec la mer. Il fallait qu'elle sache. Mais elle ne se doutait pas que ce que racontait cette comptine était vrai. Et moins écore que se mère vivait sous avec l'océan Un peu surprise par cette question, la reine eut un sursaut.

La Lumière d'Asthéa : la Princesse DéchueWhere stories live. Discover now